Réalisé par Vaclav Vorlicek. Tchécoslovaquie. Comédie. 1h21 (Sortie le 2 septembre 2015 - 1ère sortie en 1966). Avec Dana Medricka, Jiri Sovak, Olga Schoberová, Juraj Visny, Karel Effa, Vladimir Mensik, Karel Houska et Ilja Racek.
Pour beaucoup, cette reprise sera une surprise. Une succession de surprises...
D'abord, grâce à "Qui veut tuer, Jessie ?", on apprendra que le cinéma tchécoslovaque des années 1960 ne se limitait pas à Milos Forman ou Jiri Menzel.
Comme à chaque fois que l'on creuse la paresseuse histoire du cinéma mondial, on s’apercevra qu'il y avait, derrière les Jeunes Turcs de la pellicule, une véritable cinématographie qui, elle, touchait un très grand public, comprenant comme dans le cas de "Qui veut tuer, Jessie ?" les petits et les grands.
En se penchant sur la filmographie de Vaclav Vorlicek, on fera une autre découverte : ce cinéaste n'a pas cessé de tourner depuis... 1954 ! Tournant toujours en 2015, il doit être un des vétérans de la caméra et il était peut-être aussi temps que cela se sache...
Dans "Qui veut tuer Jessie ?",le spectateur apprendra aussi que réunis les Tchèques et les Slovaques avaient une imagination débridée et loufoque. Ici, des personnages de bandes dessinées prennent vie. Ici, un savant invente un appareil qui visualise les rêves des vaches.
De là à dire que "Qui veut tuer Jessie ?" est un film surréaliste, il n'y a qu'un pas que l'on laissera franchir aux casse-cous. Car, en toute rigueur, il s'agit surtout d'un film très divertissant qui fait appel à l'imaginaire des enfants de tous les âges. A l'époque de "Cars" ou de "l'âge de glace", cela peut paraître d'une grande préciosité intellectuelle et esthétique. Mais, en fait, on fera face à un film rigolo, taquin et coquin.
Car si "Qui veut tuer Jessie ?" de Vaclav Vorlicek est franchement regardable et hautement recommandable, c'est également grâce à la présence toute en formes d'Olga Schoberova.
Cette pure blonde a été qualifiée de "Brigitte Bardot tchécoslovaque" et le moins que l'on puisse écrire, c'est que cette réputation n'est pas usurpée. Incarnant une créature d'encre et de papier qui se matérialise, cinquante ans après, elle est toujours pulpeuse et lumineuse.
Quand on saura que "Malavida", qui est l'heureux initiateur de cette reprise, possède à son catalogue deux autres "chefs-d'oeuvre"avec la belle Olga ("Adèle n'a pas encore dîné" et "Limonade Joe") et aussi quelques perles de Vaclac Vorlicek (dont le mystérieux "Comment noyer le docteur Mracek ou La fin des Ondains en Bohême"), la fête sera complète.
Restera la nostalgie de cette Tchécoslovaquie cinématographique disparue dont "Qui veut tuer Jessie ?" de Vaclac Vorlicek est un réjouissant spécimen. |