On arrive à Rock en Seine par l'entrée du Musée de Sèvres, où se trouve le parking des tour bus, la lumière dans les arbres sauve un peu l'estéthique de la boue après la pluie tombée la veille.
Cette année, il y a cinq scènes et un grand programme de trois jours. Aujourd'hui, sur la Grande Scène, on retrouve : Ghost, John Butler Trio, Rodrigo Y Gabriela, The Offspring et les Kasabian. On apprend tout de suite à utiliser le plan pour se déplacer dans cet espace énorme en cherchant à ne pas rater les différents artistes.
Sur la Grande Scène, on découvre des mecs en masque, les suédois de Ghost. Les cinq musiciens portent tous le nom de Nameless Ghouls et le chanteur, Papa Emeritus III, déguisés avec des robes ecclésiastiques à l'imagerie presque sataniste, entre sonorités doom metal et hard rock 70's.
On se déplace à la Scène Pression Live, un univers en rouge nous accueille ainsi que la jeune anglaise Kate Tempest, une storyteller audacieuse au rythme hip-hop. Le public est transcendé par ses mots durs qui arrivent comme des reflexions profondes surtout dans son discours final, avant de quitter la scène : "You are smarter than you think" ("Vous êtes plus intelligents que vous pensez"), "Happiness, the brand, is not happiness". Elle termine par un "Smile at a stranger right now !"
Juste après, on écoute l'énergie du rock cagneux des Wolf Alice, le groupe d'Ellie Rowsell, londoniens habitués du Glastonbury, dont le nom est inspiré par une nouvelle d'Angela Carter.
En guise de pause, on se balade entre les stands de coiffeurs qui offrent leurs services et l'atelier Stabilo "Do It Yourself" avec le jet de couleurs qui fait trop "color run". On voit beaucoup de gens arc-en-ciel et d'autres déguisés en crocodile (le logo de ce Rock en Seine).
A la Scène de l'Industrie nous attend Jacco Gardner, le public donne l'impression d'un feu d'artifice de vêtements hippies : chapeaux à bords larges, franges, daim un peu partout et tatouages rappelant l'esprit peace and love. Ce néerlandais aux cheveux longs et au son folk 70's s'impose dans la nouvelle génération psychédélique.
Changement d'ambience - et de scène - (on est à la Cascade), avec le rock / electro des Franz Ferdinand qui jouent avec Sparks, et qui signent désormais sur Domino Records sous le nom de FFS. Les dandys écossais d'Alex Capranos font équipe avec les américains de Sparks et jouent les morceaux de l'un et l'autre groupe. Capranos, avec sa chemise élegante et son pantalon noir avec une bande latérale orange fluo bien visible, danse comme un robot en laissant la place à la voix du duo Ron et Russel Mael.
Et sur les notes de "Walk Away" et "Take Me Out", on se dirige vers la Scène Pression Live pour le groupe Catfish & The Bottlemen. La jeune voix de Ryan "Van" McCann fait penser à Luke Pritchard de The Kooks. Dans un tourbillon d'enthousiasme contagieux, on écoute du bon brit rock côté indé.
Il est temps d'aller rejoindre la Grande Scène, pour voir The Offspring, que l'on n'a pas besoin de présenter. Beaucoup de vieux fans affublés d'un t-shirt des Ramones ou encore de la tournée des Offspring, tout le monde s'éclate et on commence tout de suite avec un énorme pogo. On assiste à une espèce de best of de tous les morceaux les plus célèbres du groupe, de "Why Don't You Get a Job" à "Pretty Fly (For a White Guy)" où tout le monde reprend le refrain trop fun "Give it to me baby / a-ha a-ha !".
Les années qui passent sont cachées derrière les lunettes de soleil noires de Dexter Holland et le t-shirt de Dead Kennedys et le piercing de Greg K. Trois ans après la sortie de leur dernier album, Days Go By, et après quatre changements de batteur, - aujourd'hui Pete Prada -, ils ne s'attendaient pas à un si grand succès auprès du public. Ils en sont presque étonnés quand ils remercient en anglais.
On va écouter Wand qui présente leur dernier album Golem sorti chez In The Red Records en 2015. Ici, on est entre le glam / garage rock mélangé avec du prog, entre le Duke Bowie et T. Rex.
Avant de faire une pause, on passe voir Fauve, dont l'immense public chante par coeur leurs chansons, un peu mélancolique pour leur dernier live. Avec le dernier morceau "Les Hautes Lumières", ce sont les briquets du public qui s'allument.
On rejoint la Grande Scène pour écouter le son rock anglo-saxon de Kasabian et son énorme public.
On termine cette journée avec l'américain de Son Lux aka Ryan Lott. Ils jouent les morceaux de son dernier album Bones, signé sur le label Glassnote Records, qui mélange le trip-hop aux sons post-rock. Ce musicien et producteur, qui joue aussi dans le projet Sisyphus avec ses copains Sufjan Stevens et Serengeti, mélange vraiment de tout, de l'electro au jazz, en passant par le hip-pop et la pop et parfois le r'n'b. On assiste à une espèce d'hypnose sonore avec sa voix vibrante et des sons défractés.
On quitte le Festival alors que beaucoup de monde danse encore au dj set techno de Handbraekes (Boys Noize & Mr. Oizo) à la Scène de l'Industrie. Dans le noir, on distingue plein de lumières colorées, les statues deviennent bleues. Sur le petit lac, on voit une grande enseigne au néon en vert-jaune Rock en Seine. On traverse la Jungle, l'espace enfants Mini Rock en Seine pour les petits rockers et là on voit des petites filles avec des masques des squelettes. On passe devant l'expo photo de Manuel Cohen, l'atelier Piooner DJ des Balades Sonores et encore beaucoup d'artistes.
Des raisons supplémentaires pour ne pas rater cette édition du Rock en Seine !
|