Father John Misty
Costards et barbes de rigueur, le groupe de Josh Tillman (ex Fleet Foxes) entre en scène sous le soleil et les applaudissements. Dès les premières notes, le soft rock faussement sirupeux du groupe fait mouche. A fond dans son personnage de connard prétentieux en repentir, Father John Misty interprète divinement bien ses ballades aux textes cyniques et auto-critiques, jouant avec le public, le pied de micro et les caméras, balançant sa guitare à l’autre bout de la scène, et s’agenouillant volontiers pour prêcher la bonne parole.
La setlist fait la part belle au dernier album en date (I love you Honeybear, 2015) dans des versions assez proches du disque mais habitées, avec quelques morceaux du précédent (Jesus Christ Girl, lourd et tendu). Le concert se termine par "The Ideal Husband", Tillman hurle, sort ses tripes et nous laisse les larmes aux yeux. Un grand moment.
Savages
Dès les premières notes assenées par le quatuor anglais exclusivement féminin, on sent que ça va être intense. Une heure et demi de post-punk rageur, crowd surfing, longues montées en tension avec prise à partie du public, les quatre musiciennes ont une énergie et une précison impressionnantes.
Tailleur noir et escarpins léopard, la chanteuse met à profit ses talents d’actrice pour impliquer le public dans ses textes assez crus et engagés voire féministes, que la PJ Harvey des débuts n’aurait pas renié.
Maîtrisant très bien le français, elle parviendra rapidement à se mettre le public du festival dans la poche, avec l’appui du groupe qui maintient la pression à coup de rythmes sauvages et de guitares rugueuses et mélodiques. On regrettera parfois le côté monolithique de l’ambiance et des morceaux, mais cela reste une excellente prestation.
Ride
Moment le plus attendu du festival après l’annulation de Björk, la réformation de Ride est rodée par plusieurs mois de concerts. Les oxfordiens, créateurs du mouvement shoegaze, ont bercé l’adolescence d’une grande partie du public. Batterie infatigable, son de guitares amples et massifs, voix sèches et souvent en harmonie, tout y est pour nous ramener aux heures de gloire des années 90.
Le concert commence par leur plus gros tube "Leave them all behind", et enchaînera avec les classiques du groupe, alternant les morceaux chanté par Mark Gardener et Andy Bell, et la magie opère. Le groupe prend visiblement beaucoup de plaisir et c’est communicatif.
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