Depuis quelques années maintenant, plusieurs disques et un nombre important de concerts, le trio de Rémi Panossian, avec Maxime Delporte à la contrebasse et Frédéric Petitprez aux percussions, joue avec les limites des genres. Il continue de confronter à une esthétique (la science harmonique et la liberté) et une forme (formule piano contrebasse batterie plutôt classique) résolument jazz, l'énergie du rock et l’efficacité de la pop. Une ouverture musicale toute en fluidité qui évoque autant The Bad Plus que Tortoise, TV On The Radio (l’album Desperate Youth, Blood Thirsty Babes surtout) ou E.S.T.
Ce trio est le reflet de musiciens de plus en plus portés vers d’autres esthétiques (que l’on retrouve plus souvent dans le jazz en passant…). Ici, le swing est virevoltant et se marie avec une rythmique très marquée (à la limite parfois de la musique répétitive), les motifs mélodiques n’ont pas peur du lyrisme ou du romantisme, l’improvisation y est toujours percutante, inventive. Constamment sur la brèche, les musiciens jouent entre moments de tensions ("Happy Culture", "Brian Le Raton Laveur", "Into The Wine Part 1"…) et de détentes ("Jeju-Do", "Waltz For Nowhere"…) et proposent des morceaux jamais linéaires où la surprise est continuellement présente.
Nous pouvons nous rassurer, ils n’ont donc pas refermés l’énigmatique boîte bleue de leur précédent disque. Il faut ajouter que la collaboration avec le pianiste Eric Legnini en tant que directeur artistique est une véritable réussite. Une musique comme un long fleuve pas si tranquille, on lève les yeux au ciel, on respire…
# 15 septembre 2024 : Après la culture physique, retour de la culture tout court
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