Babylon Circus suit sa route, sur la désormais reconnue scène alternative, avec une belle constance depuis près de dix ans. Trois albums à leur actif don le dernier en 2004. Sur la pochette 10 petits clowns clonés mènent les Dances of resistance de la foule manifestant poing levé.
Le premier morceau, qui donne son titre à l'album, introduit par des extraits sonores d'une manifestation contre la guerre en Irak, donne le ton de l'album de Babylon Circus : des textes engagés sur une musique roots mento, reggae et ses déclinaisons ("So many voices on the same riddim/Singing louder than the sound system/So many colors comin'out of concrete/Come we go downtown, come we go shout on mainstreet").
Car les chansons de Babylon s'assument ouvertement militantes et "Musical terrorism act", skatisant, révèle le manifeste du groupe ("This a musical terrorism act/Therapeutic madness session/This is a musical terrorism act/No remedy for mental insurrection").
Babylon Circus décline ses convictions en anglais sur des morceaux très nettement teintés jamaïcains tels "Warlord" avatar de Big brother ("Warlord saw you/Warlord gettin'control over people/Warlord I know you/Warlord selling good and evil") contre lequel il est difficile de lutter ("Got a knife, got a gun, but doesn't use them anymore/Him got thousand soldiers withthe helicopters") ou dénonce tel "Lost in the jungle" sur la volence urbaine ("I know you heard that racket last night in the staircase/I know you where just behind your door/When se told him to come back in a desesperate praise/When it was to late when he couldn't hear anymore")
Babylon Circus n'a cependant pas délaissé sa langue maternelle et il chante en français l'idéal humaniste sur des musiques métissées ska et punk : "De la musique et du bruit" sur la France multiraciale ("Dans la cour de l'immeuble, le dimanche après-midi/Autour d'une tasse de thé les grands surveillaient les petits/Des accents en couleur, des images, de la magie/Des gosses partout, de la musique et du bruit"), " La caravane" sur le nomadisme ("Parti en cendres mon rêve a levé le camp/Nomadisant sur les routes du destin/Les rêves ça ne dure jamais longtemps/Petite roulotte poursuit ton chemin"), "L'huile sur le feu" sur le pacifisme ("Je suis de ces pacifistes lamentables/Idéalistes, utopistes, totalement irresponsables/Nous ne sommes pas pour vous/Nous sommes contre vous") .
De courts intermèdes instrumentaux qui lorgnent du côté de la musique chère aux néo-réalistes italiens et puis l'album se clôt avec "My friend" un excellent morceau plutôt folk mâtiné de ska tout à fait original qui se démarque de la tonalité de l'album ("So I wrote this song as a present/I needed to tell you how much I care/And I hope you can whistle the sweet melody/When the road gets rough and you feel in despair").
Et si vous avez oubliez le CD sur la platine, vous découvrirez a guest ghost track "A la foire sur un air de caravalse" qui vous entraîne, tous cuivres dehors, écouter le bonimenteur de cirque d'Europe Centrale. Le tout dépote et il est bien difficile de rester les fesses sur sa chaise.
|