Supercilious nous avait pourtant prévenus, avec un certain humour, en donnant comme titre à son premier album sorti en 2004 : Next Time We Go sublime…

Alors que l’on pensait le groupe français disparu, c’est la collaboration avec Alban Chaline (qui participe maintenant pleinement au projet) pour l’écriture d’un morceau pour une pièce de théâtre qui a fait renaitre l’envie chez Alexandre Vaudin de s’immerger de nouveau dans l’écriture de morceaux.

On retrouve sur cet Infinite Spaces "des compositions qui continuent de reposer souvent sur une idée de transformation, de mutations et de contrastes : On aime les fulgurances, les changements radicaux, on aime qu’une texture aseptisée se fasse pénétrer par des sons crades, qu’une trouée lumineuse vienne transpercer un environnement très sombre" nous avoue Alexandre Vaudin.

Les rythmes, textures et mélodies sont donc absolument interdépendants. Ils forment un tout cohérent, se complètent. Ici l’espace infini peut se cacher entre les sons et les silences. Il est ce jeu de timbres, de spectres sonores, qui donne à gouter au poids de l’apesanteur.

Les notes, les sons apparaissent, disparaissent, parfois ils ne semblent être qu’une impression. Supercilious nous offre un voyage intérieur, un rapport solipsiste à la musique. "Aucun dédain", juste une musique acousmatique profondément humaine, profondément touchante ("Mon égérie est bien jolie", "Delusion Of Grandeur", "The End Of Their Reign").

Dramaturgie sonore, art des contrastes, nous sommes en totale immersion…Pour donner encore plus de profondeur à sa musique et "l’envie peut être d’ouvrir un peu les fenêtres" comme le dit Alexandre Vaudin, le duo est maintenant accompagné notamment du quatuor à cordes 440hz, de Natasha Penot et Antoine Chaperon (Grisbi) ou de Nicolas Jaumain. Ce disque aurait donc pu s’appeler "We are almost succeeded"