Rastamen, babacools, et puis tous les autres, public bigarré, salle pleine, tous assis en tailleur en attendant le début du spectacle. Et vous l'aurez deviné, moyenne d'âge 20 ans au plus. On se prend un sacré coup de jeune dès l'entrée.
En lever de rideau, une fille seule avec sa guitare, tête rasée et crête d'iroquois à l'arrière, qui ne manque pas d'abattage et va chercher le public sans coup férir. Dès les premiers accords convulsifs de guitare et sa manière d'haranguer le public avec sa voix brute, on devine qu'elle va parfaitement satisfaire à la "vocation" de chauffer la salle de la première partie.
C'est MeLL, qui, en guise de clin d'œil, se présentera comme Madonna en fin de spectacle, jeune riot girl lorraine qui nous assène de petits brûlots qui réveille et qui sont bien loin de la vague actuelle des chanteuses françaises émergentes qui œuvre dans la mélodie douce.
Des textes rentre-dedans et abrasifs qui sentent la sueur et la bière mais dont l'amour, même s'il n'est pas fleur bleue, n'est jamais absent ("Tu chiales pour un oui pour un non/Tu cours plus après rien" - "Le ventre ouvert, les tripes à l'air/Je patauge dans la bière" - "Si l'amour a tombé la veste, moi j'enlève le reste" - "L'amour est tombé à mes pieds/Heureusement je ne pue pas des pieds" - "Quand je te voie je ne mouille pas que ma chemise") et qui recueillent l'assentiment du public qui coopérera bien volontiers pour les refrains.
Et, en reprise assez inattendue mais réussie, elle chantera "Je cours tout(e) seul(e)" de William Sheller.
Pour le final elle en appelle à la fanfare de Babylon Circus ce qui déchaîne le public.
Quelques minutes d'attente pour que la scène se transforme, lourds rideaux de velours rouge, cartouche doré et guirlande d'ampoules multicolores, en piste de cirque pour accueillir le roi de la soirée, le Babylon Circus.
Leur entrée en musique déchaîne le public qui commende déjà à pogoter.
Dès la fin du premier morceau "Bouge" c'est une ovation, pas moins, et juste ce qu'il faut pour enchaîner sur "De la musique et du bruit".
"France ta mère"
achève de mettre en délire sonique le public qui pogote et slame à tout va.
David, le bonimenteur, n'arrête pas de sauter dans tous les sens à la manière d'un capoeriste et dialogue avec le public."La caravane" passe fait monter encore d'un cran l'allégresse. Babylon Circus c'est un groupe dynamique, d'une énergie folle qui se donne à fond pendant tout le spectacle.
Ce sont des bateleurs qui vivent sur scène, improvisent, chantent, dansent, se racontent des histoires.
Un spectacle interactif qui réveille en chacun, par une thématique éprouvée, le cirque, la joie, le rêve et aussi le voyage, les joies simples et sereines de l'enfant.
Tout le monde lève les bras pour taper dans les mains, accompagner le groupe et applaudir. David annonce le moment critique du concert celui de l'annonce du dernier morceau.
Sifflets, hurlements, cris. Mais non, ce n'est pas fini !
Il présente la famille, c'est-à-dire tout ceux qui contribuent au spectacle même hors de la scène et dédie le spectacle à tous ceux qui prône l'amour et la paix et rêve de changer le monde. Bien sûr, cela peut paraître démagogique mais... Babylon Circus est sincère. Et on est heureux.
Et puis tout à une fin…mais il y a encore le rappel avec "Il pleut des bombes" …et un ska endiablé avec "Not so funny".
Final, "A l'humeur de mèche" avec toute la troupe et une seule guitare.
Et puis comme dans la tradition du cirque, les musiciens descendent dans la salle pour la parade finale.
Ils traversent la salle jusqu'au bar pour une dernière chanson avant de repartir, toujours en musique, vers les loges avant de repartir avec la caravane sur les routes d'ici et d'ailleurs...
Dommage, vous auriez dû venir...mais Babylon Circus passera bien près de chez vous !
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