Monologue dramatique d'après le texte éponyme de Guy de Maupassant interprété par Varenka Roland dans une mise en scène de Sébastien Cop.
La transposition théâtrale de "Le Horla", nouvelle de Guy de Maupassant qui navigue entre fantastique, paranormal et folie sur les thèmes du double et de la créature invisible et diabolique, est régulièrement proposée au public, parfois même en doublons, car propice à la performance monologale.
Dans sa proposition, Sébastien Cop procède à deux novations. D'une part, une déclinaison au féminin de la partition, et, d'autre part, une recontextualisation de la situation en l'expurgeant de l'attirail naturaliste du 19ème siècle sans toutefois verser dans une épure psychanalytique.
Le dispositif scénique simple, un arc de papier miroir, et un beau jeu de lumières, élaboré en collaboration avec Pascal Dufour et Eric Bouclet, permettent de suggérer l'atmosphère d'inquiétante d'étrangeté du texte original.
La direction d'acteur est rigoureuse et la gradation, subtilement délivrée, est portée par le pouvoir d'évocation et de trouble de l'écriture de Maupassant qui, en l'espèce, est le reflet de son âme tourmentée, douloureuse et qui, traversée de fulgurances de lucidité, se rend compte qu'elle se perd.
Sur scène, Varenka Roland effectue un émérite travail d'incarnation pour signifier l'évolution, et la détérioration mentale, d'une jeune femme pleine de vie et de gaité que le sommeil agité, les rêves angoissants, puis l'insomnie de veille et d'angoisse va miner jusqu'à la survenance d'hallucinations.
A voir pour découvrir sa prestation et redécouvir le récit de Maupassant qui ne cesse de fasciner. |