A l'occasion de la sortie de Ones And Sixes, Alan Sparhawk, tête (tourmentée) pensante de Low a accordé une interview à Froggy's Delight. Un phoner à l'ancienne : l'iPhone en mode haut- parleur et le walkman qui tourne.
Votre son est souvent basé sur une certaine sobriété voire de l’ascétisme. Sur Ones and Sixes, on retrouve l’utilisation de machines comme c’était le cas sur Drums And Guns, sorti en 2007.
Alan Sparhawk : En tant que groupe, nous passons par pas mal de phases différentes. Sur nos disques, nous allons aller au bout d’une idée, d’une direction. Et puis soudain, nous décidons d’explorer autre chose, d’aller vers quelque chose de différent. Lorsque l’on a écrit les chansons de notre nouveau disque, on voulait rester ouverts à plusieurs options. On ne savait pas avec qui on allait travailler. Quand on su que nous allions travailler avec BJ Burton, on savait ce qu’il était capable de faire. C’est pour cela que tout au long de l’enregistrement, nous sommes restés ouverts aux possibilités offertes aux morceaux. Disons qu’on n'a pas commencé à enregistrer en se disant : "tiens, on va utiliser des machines".
Quels ont été le rôle et l’influence de BJ Burton sur l’enregistrement, sur le résultat final ?
Alan Sparhawk : En fait, on savait surtout ce que BJ est capable de faire, sa capacité à pousser les choses à l’extrême… Quand on est arrivé en studio, on avait les sons, les morceaux mais on savait surtout qu’on allait travailler avec quelqu’un qui savait dans quelle direction on souhaitait aller. Le résultat aurait probablement été différent si nous avions travaillé avec quelqu’un d’autre.
Comment en êtes-vous venus à travailler avec lui ?
Alan Sparhawk : Il est fan de ce que l’on fait et il a contacté notre management et nous a invité dans son studio. De là est née l’idée de la possibilité de travailler ensemble. Et puis quelques mois après, le projet s’est concrétisé… En traînant et discutant avec lui, on s’est rendu compte que c’était la bonne personne avec qui travailler sur ce disque.
Dans quel contexte ce disque a-t-il été conçu ?
Alan Sparhawk : Beaucoup de confusion… Sur la plupart des morceaux, il n’y a pas de volonté de raconter une histoire… Il s’agissait de capter un instant, une émotion… Certains des morceaux ont été composés il y a un an et demi. Contrairement à certains groupes qui arrivent en studio avec des tas de chansons, nous avions une quinzaine de morceaux. Nous en avons gardé douze.
Vous allez tourner avant la sortie de l’album qui sortira en septembre (ndr : l’interview date de juin). Vous allez jouer les morceaux du nouvel album ou les garder pour après la sortie ?
Alan Sparhawk : Nous allons probablement jouer trois ou quatre nouveaux morceaux que l’on aime beaucoup et que l’on a déjà joués "No comprende", "Landslide", "DJ".
Peux-tu nous en dire plus sur "No Comprende" et "Spanish Translation" ? Tu as eu une expérience malheureuse avec la langue espagnole ?
Alan Sparhawk : Ouais… Je ne sais pas. Je suis fasciné par les langues, comment parfois certains mots ont des traductions différentes, comment ils révèlent un rapport à la culture totalement différent. Et puis l’espagnol est une langue assez présente aux Etats-Unis. Quand tu es enfant, tu peux apprendre de l’espagnol en regardant certains programmes à la télé. Mes enfants le parlent.
Cela fait vingt ans que Low existe. Alors que certains groupes de la même époque ont totalement disparu, vous êtes toujours là. Cela te fait quoi de te dire que ce groupe a plus de vingt ans ?
Alan Sparhawk : Je n’en sais rien, j’ai parfois du mal à me dire : "Tiens, cela fait 20 ans". Mais quand j’y pense et que j’y réfléchis bien, je me dis que je ne pensais pas que cela durerait si longtemps… On a peut-être eu de la chance. On a travaillé dur. Nous ne sommes pas célèbres. Pour certains groupes, c’est difficile de connaître le succès et d’avoir ensuite des choses à prouver. Cela n’a jamais été le cas pour nous. Et puis je suis marié avec la batteuse… Ce groupe, c’est un peu une famille. |