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Interview  (Paris)  mardi 1er septembre 2015

Ce matin de septembre, Aline se réveille ici et Jérémy Monteiro n’est pas là. De la nuit dernière, il ne reste plus rien, quelques fragments de vie. Nous sonnons, il est tôt, pour un rendez-vous à l’autre bout de son âme. Romain Guerret descend torse nu pour ouvrir et hésite dans les couloirs. Il fait froid dans la rue mais il se sent bien. Ce matin de septembre à Paris, dans ses angles morts, se cachaient des visages, les vraies lumières d’un décor d’interview.

Quel est votre état d’esprit, quelques jours après la sortie de ce nouvel album ?

Arnaud Pilard : Nous sommes plutôt contents. Les réactions sont bonnes, presque au-delà de nos espérances. J’ai d’ailleurs l’impression que nous avons plus de retours que pour le premier. Il faut dire que depuis, nous avons une fanbase dont les remontées ont été immédiates. On constate aussi que pas mal de gens viennent de nous découvrir et apprécient déjà. C’est plutôt bon signe ; ça veut dire qu’on ne s’est pas planté.

Romain Guerret : J’ai le même sentiment du côté des journalistes ou des professionnels que l’on rencontre dans le cadre de la promotion. Même si l’on ne se met pas la rate au court-bouillon – ça n’est pas une angoisse particulière pour moi – c’est vrai que c’est rassurant. Et, effectivement, on a aussi reçu spontanément pas mal de messages enthousiastes du public, ça fait vraiment du bien.

Vous entretenez d’ailleurs un rapport privilégié avec vos fans, via Facebook notamment, c’est aussi ça être "pop" ?

Romain Guerret : Depuis Internet, la relation avec le public a profondément changé. Les réseaux sociaux permettent de lui faire écouter ta musique en direct, d’avoir tout de suite des avis et plus globalement, d’installer une véritable relation. C’est venu naturellement pour nous, dès le début, avec Young Michelin. On joue facilement le jeu car ça nous est difficile de ne pas répondre, de ne pas engager une discussion. C’est aussi agréable et enrichissant pour nous que pour nos interlocuteurs. Même si ça prend du temps, on essaie de maintenir le plus possible cette marque d’attention réciproque.

Young Michelin, "Les Éclaireurs"

Stephen Street a-t-il suivi le lancement de l’album ?

Romain Guerret : Nous lui avons fait passer les disques. Il nous a envoyé un message de "bonne chance" via [PIAS].

Romain Leiris : Il a eu l’air de bien apprécier la musique qu’on a faite avec lui. On sait qu’il ne nous souhaite que du bon depuis chez lui, en Angleterre.

Le tweet de Stephen Street du 5 septembre 2015

Quelles étaient vos motivations au moment de le contacter ?

Arnaud Pilard : Faire notre deuxième album avec lui ! Mais c’était de l’ordre du fantasme ; on n’y croyait pas du tout. Du coup, nous étions presque embarrassés lorsqu’il nous a dit "oui". On s’est dit que cette fois, il allait vraiment falloir le faire !

Romain Guerret : On a jeté cette idée comme une bouteille à la mer. On a été pris à notre propre jeu, comme des gamins qui font des blagues au téléphone.

Arnaud Pilard : 80% de l’album étaient prêts. On a donc pu, assez vite, lui faire suivre des démos et même des pré-productions dont il a gardé beaucoup de choses, comme la boîte à rythme de "Tristesse de la Balance" par exemple. Pour l’enregistrement, il a principalement fait son boulot de producteur, sans intervenir dans l’esthétique du disque.

Romain Guerret : Le premier biais a été Regarde Le Ciel, qu’il a beaucoup aimé. Alors on appréhendait sa réaction sur ce qu’on lui a transmis ensuite. On se disait que, peut-être, il n’adhèrerait pas à cette évolution. De nouvelles pistes nées de notre travail collectif en amont, à partir des idées de chacun. Et finalement, il a même souhaité conserver des chœurs, des introductions, des nappes de synthé… Pour lui, s’il y a de bons éléments dans les pré-productions, pas besoin de les refaire, y compris les guitares. Il prend un groupe et il le fait sonner comme ce groupe doit sonner. Il n’est pas allé chercher notre côté "surf" ou je ne sais quoi d’autre pour le mélanger à autre chose. Non, Stephen Street te dit : "Branchez vos guitares, votre basse, mettez la batterie et jouez ! Moi, j’enregistre". De toute façon, avec une dizaine de jours seulement en studio, nous n’aurions pas pu nous permettre d’expérimenter. Ça aurait été impossible.

Qu’est-ce qui vous a poussé à mettre un peu de côté la "ligne claire" pour explorer le reggae ou le dub ?

Arnaud Pilard : Nous voulions ouvrir le spectre, tout en gardant une manière de faire et le son Aline ; que ça nous corresponde et que ce soit identifiable. Pour faire "Je Bois Et Puis Je Danse", nous nous étions déjà attelés à un style qu’on ne maîtrisait pas et dont on n’avait pas les codes. Ça a donné un résultat singulier et c’est ce qu’on voulait pour ce disque.

Romain Leiris : Le but était clairement de ne pas refaire Regarde Le Ciel car ça n’avait aucun intérêt ; aller voir ailleurs mais avec des ingrédients reconnaissables.

Le clip de "Je Bois Et Puis Je Danse"

Sans crainte de déstabiliser les adeptes de la première heure ?

Romain Guerret : Un peu, mais nous n’avons pas trop gambergé. Même si, cette fois, les registres sont différents, plus variés, ce n’est pas non plus un virage à 180 degrés. Ça reste du Aline parce qu’il y a une patte, une couleur, une voix. Nous avons simplement amené nos autres influences ; on n’écoute pas que les Smiths ou la C86 non plus ! Des morceaux des 60’s, de l’italo disco et de la pop italienne, de la musique électronique, de l’acid house. C’était donc amusant et excitant de se demander comment ils allaient recevoir un morceau comme "Plus Noir Encore", très influencé par le dub, sans être un truc de puristes. On a certainement perdu quelques fans, mais c’est pour en gagner d’autres.

Arnaud Pilard : On a envie de faire de la musique pour le plus grand nombre ; rester dans la niche indie pop n’est pas notre but. Si la ménagère de moins de cinquante ans écoute Aline, tant mieux ! Ce n’est pas uniquement pour des raisons économiques, c’est avant tout parce qu’on aime toucher les gens, qu’ils chantent nos chansons dans leur salle de bain.

Romain Leiris : Nous nous sommes retrouvés au confluent de nos autres influences respectives qu’on souhaitait partager avec le public. D’ailleurs, Regarde Le Ciel était assez pointu en termes de références, mais il a plu à des personnes de tous âges et à certains médias généralistes. Sur La Vie Électrique, les guitares sont un peu en retrait au profit des synthés.

Romain Guerret : Ce n’est pas forcément le choix qu’aurait fait Stephen Street, ça n’est pas sa tasse de thé.

Arnaud Pilard : C’est le seul mini-point de friction qu’on a eu avec lui. Il est surtout guitares, basse, batterie.

Vous suscitez soit l’admiration, soit l’exécration…

Arnaud Pilard : Je m’aperçois qu’en effet, notre musique est très clivante. Mais elle est racée, impliquée, tout sauf tiède et elle est interprétée comme telle. Si on a beaucoup de haters, ça veut aussi dire qu’on est aimé par plein d’autres personnes ; ça marche dans les deux sens. Personnellement, j’aime cette position. Je préfère diviser plutôt que laisser insensible.

Romain Guerret : Je pense que ce sera moins le cas avec cet album, parce qu’il est plus ouvert. Le premier était monochromatique ; celui-ci s’adresse à tout le monde. Mais je crois que c’est aussi le fait de chanter en français qui déplaît. Certains ne supportent pas qu’un groupe pop hexagonal, avec des références anglo-saxonnes, puisse chanter en français. C’est viscéral, ils ne le supporteront jamais ; leur oreille est trop habituée à l’anglais dont c’est le pré carré. Il y a aussi ceux qui pensent qu’on fait de la variété. Ces malentendus sont difficiles à rattraper et on s’en moque complètement. Au mieux, ça passionne le débat dans un contexte où globalement, tout est un peu tiédasse.

On vous qualifie souvent de "fer de lance" de la nouvelle scène pop française. Quel regard portez-vous sur celle-ci ?

Romain Guerret : Nous sommes très heureux d’en avoir fait partie, d’avoir été là au début. Et que ça amène quelque chose de nouveau, tout en décomplexant des artistes, des groupes, ou même les médias et le public vis-à-vis de la chanson française. J’en suis très fier et cela nous a donné l’occasion de faire de belles rencontres, comme Étienne Daho. Mais ce genre de scène n’est pas fait pour durer. C’est une bulle qui a porté tout le monde vers le haut, mais dont il faut savoir sortir. Nous voulons maintenant faire notre route, nous avons d’autres choses à dire.

Arnaud Pilard : Chanter en français fournissait un angle tout trouvé aux journalistes. Des papiers ou des dossiers sortaient toutes les semaines et les interviews étaient toujours axées là-dessus. Aujourd’hui, ça a désenflé et ce n’est pas plus mal car nous nous sentions obligés de nous justifier. Et puis, il y a eu un écrémage. Parmi les groupes qui sont apparus, certains ont disparu.

L’immédiateté et l’efficacité de vos morceaux frappent. Souhaitez-vous être accrocheurs à tout prix ?

Arnaud Pilard : C’est surtout qu’on aime le format classique : couplet / refrain.

Romain Guerret : Je sais difficilement composer autrement. C’est une inclinaison naturelle : être précis, simple et direct. J’écris instinctivement de cette façon et ça finit toujours par une chanson pop. C’est très anglo-saxon que de dévoiler beaucoup de choses en trois minutes. Peut-être ai-je aussi été forgé, voire formaté, par des tubes des années 80, des chansons qu’on dit "superficielles".

Un revival 80’s ?

Arnaud Pilard : Non, c’est surtout lié à des sons de synthés ou de boîtes à rythmes qui étaient très utilisés à l’époque. Dans l’imaginaire collectif, cette décennie est kitsch ; c’est presque une "vanne". Mais si tu écoutes le dernier Tame Impala, tu t’aperçois qu’il est hyper synthétique.

Romain Guerret : L’héritage des années 80 est loin d’être terminé. C’est tellement large ! The Fall, Duran Duran, The Pastels, les débuts du hip-hop ou de la techno. Au-delà des styles et des sonorités, c’est une façon de poser les choses dans un morceau...

Le clip de Tame Impala – "Let It Happen"

… et sur microsillon. De ce point de vue, les choses ont changé.

Arnaud Pilard : Il y a un côté un peu triste dans la manière d’écouter de la musique aujourd’hui. Elle se consomme tout en faisant autre chose en même temps. Ce n’est plus une activité à part entière. Même s’il ne faut pas trop y penser, nous sommes contraints de le prendre en compte. Parce qu’il faut bien reconnaître que c’est de plus en plus compliqué d’en vivre pour les artistes. Les seuls à pouvoir marquer le marché sont ceux qui passent dans les grands médias.

Romain Guerret : La musique n’a plus la place qu’elle occupait, dans notre jeunesse, à l’adolescence particulièrement. La pop culture était principalement véhiculée par les disques et le cinéma. Aujourd’hui, les vecteurs sont multiples : Internet, jeux vidéo, smartphones, réseaux sociaux… Un flux continu dont tout le monde peut s’emparer à chaque instant, sans jamais prendre le temps de s’arrêter sur une œuvre. Cette surconsommation va de pair avec une surproduction. Avec l’avènement des home studios, tout le monde peut produire. Alors, il faut faire le buzz pour intéresser. Une quête perpétuelle de la nouveauté dans une industrie musicale où l’on te suit au début, et l’on t’oublie six mois après parce qu’on est déjà passé à d’autres sorties. C’est très volatile.

Vincent Pedretti : On achetait un disque et il nous faisait six mois, un an. Avec Spotify ou Deezer, tu peux découvrir énormément de choses à partir des recherches d’artistes associés. Mais tu ne les écoutes qu’une fois ou deux ; ça reste superficiel.

Romain Leiris : Les gens zappent d’un artiste à l’autre sans forcément les retenir. Un morceau te plaît, un Shazam et hop tu le télécharges. Mais connais-tu seulement son nom et son auteur ?

En avez-vous tenu compte pour le choix des singles ?

Arnaud Pilard : Pas vraiment, même si tu réfléchis toujours à celui qui pourrait passer en radio. "La Vie Électrique" est une sorte de "Je Bois Et Puis Je Danse", mais qui aurait évolué vers un son plus catchy très représentatif de l’évolution sur le nouvel album.

Romain Guerret : Il lui donne son nom. Je crois que c’était le meilleur choix pour lancer un deuxième disque.

"Mon Dieu Mes Amis" est l’un de vos morceaux les plus audacieux. Pourquoi l’avoir positionné en ghost track ?

Arnaud Pilard : C’est l’un des premiers morceaux que nous avons faits ; on le jouait déjà à la fin de la tournée précédente. Il est très différent des autres, plus hypnotique. On ne savait pas où le mettre dans le tracklisting et même si j’étais initialement contre, je trouve que c’est une bonne idée. Chacun peut se faire sa propre interprétation, à l’image de ces personnes qui le perçoivent comme la suite de "Promis, Juré, Craché".

Romain Guerret : "MDMA" est basé sur un sample de Frankie Goes To Hollywood (NDLR : la nappe de synthé en introduction de "Kill The Pain") qu’on ne pouvait pas reprendre. Alors on l’a rejoué. Cela fait 15 ans que j’ai cette boucle en tête, cette sorte de tourbillon qui ne tourne pas rond. J’aime bien la sensation qu’elle procure, le climat qu’elle créé. Mon idée était d’en faire un morceau un peu dance, dans l’esprit Madchester. C’est vrai qu’il s’intègre difficilement au reste de l’album. Nous avons essayé de le positionner de façon cohérente dans le puzzle, vainement. Guillaume Depagne, le directeur de [PIAS], a eu cette idée. Et c’est bien joué parce que, sans être mis en avant, le morceau est valorisé. Ça lui confère une histoire.

Romain Leiris : Ce titre est particulier ; peut-être aura-t-il sa propre vie dans le temps.

Frankie Goes To Hollywood – "Kill The Pain"

Même logique pour les deux inédits présents sur l’édition vinyle ?

Romain Guerret : C’était avant tout une question de longueur de l’album. Chaque titre est unique et peut être écouté séparément. Je les aime tous, mais il était important que l’album reste concis pour préserver ce qu’il raconte. Ne pas en faire une compilation indigeste. Et puis ça fait un bonus pour ceux qui achètent les vinyles un peu plus chers que les CD’s.

Romain Leiris : Je partage cette idée ; l’album aurait perdu en unité.

Arnaud Pilard : Il vaut mieux frustrer que gonfler ! De toute façon, je ne suis pas certain qu’on écoute encore des disques en entier. Surtout, en étant exclusifs, "Et Si Le Diable Est Ailleurs" et "Pour Adultes & Adolescents" font la personnalité du double LP.

Arnaud et Romain, vous avez composé pour d’autres (Alex Rossi notamment), d’autres collaborations sont-elles prévues ?

Arnaud Pilard : J’ai fait deux remixes pour l’EP "La Rentrée" de Victorine et nous avons à nouveau travaillé pour Alex, avec Romain. On a quasiment un mini-album cette fois.

Romain Guerret : Nous avons bouclé quatre singles avec lui ; je lui souhaite d’aboutir dans ses démarches pour une prochaine sortie. Nous réalisons également pour Alexia Gredy, une jeune auteur-compositeur-interprète. Nous aimons bien faire ça.

Arnaud Pilard : Ce dernier travail est assez proche du remix. On amène quelque chose, on remodèle comme on le sent.

Les remixes d’Arnaud Pilard pour "La Rentrée" de Victorine

Alex Rossi chante "L’Ultima Canzone" au Point Éphémère le 16 janvier 2013, accompagné d’Arnaud Pilard et Romain Guerret :

Justement, Arnaud, un remix pour Aline ?

Arnaud Pilard : Pourquoi pas ? J’en avais commencé un de "Je Bois Et Puis Je Danse", il y a longtemps. J’aurais dû le finaliser parce qu’il n’était pas si mal tout compte fait. Mais je trouve intéressant d’en confier le soin à d’autres. C’est l’occasion d’y apporter une autre couleur. Il y a des projets. Gaël Étienne pour "Une Vie", The Hacker, qui avait remixé "Je Bois Et Puis Je Danse", pour "La Vie Électrique".

Le remix de The Hacker pour "Je Bois Et Puis Je Danse"

Quel sera le prochain single extrait de l’album ?

Romain Guerret : "Les Angles Morts". Il a une atmosphère, il est efficace, il raconte une histoire et son format est confortable. Le choix d’un single n’est pas une science exacte. Il pourrait y en avoir d’autres ; chaque morceau est un single potentiel dans son genre.

"Les Angles Morts"

Le report de la sortie de l’album, initialement prévue le 1er juin, vous a-t-il contrariés ?

Romain Guerret : Je l’ai vécu comme une petite frustration oui.

Arnaud Pilard : Cette décision collective a été un mal pour un bien. Même si ce n’est jamais un bon signal, cela a permis de peaufiner certains aspects, comme l’artwork par exemple. On s’en sort bien au final, la meilleure preuve étant que le public a suivi et que les médias sont là. Dans tous les cas, nous n’aurions pas été bookés pour les festivals de l’été car ils bouclent leur programmation très tôt en amont.

Romain Leiris : Pour ça, il aurait fallu sortir en avril, et même avant idéalement.

Est-ce qu’une tournée se prépare ?

Arnaud Pilard : Elle est en train de se monter. Un booker a besoin de matériaux pour se lancer. Les premiers retours vont y contribuer.

Romain Leiris : Ça commence maintenant en effet. Une quinzaine de dates sont déjà tombées grâce notamment au premier album.

Arnaud Pilard : J’aimerais que ça corresponde à un tiers voire un quart de la tournée. On a vraiment envie de se frotter à nouveau au public, de refaire notre statut. C’est le nerf de la guerre. Jouer notre musique sur scène, c’est notre véritable métier. Bon et puis on a besoin de bouffer aussi !

Romain Guerret : Plus tu fais de concerts, plus tu as envie d’en faire…

Romain Leiris : Cela va nous faire du bien de jouer ces nouveaux morceaux, d’élaborer des setlists plus étoffées, plus variées.

Arnaud Pilard : Nous en avions joué certains sur la fin de la tournée précédente. Désormais les morceaux sont connus, ça change vraiment la donne. Le public les reconnaît, réagit, j’ai vraiment hâte.

Romain Leiris : À l’époque, les réactions étaient déjà bonnes, ça va être encore mieux...

Comme à l’Olympia…

Romain Guerret : Oh la la, ce n’était pas beau ! Au regard de la façon dont cela s’est passé, je crois qu’on aurait préféré jouer au Pop In.

Arnaud Pilard : Je ne sais pas si c’était vraiment une chance en effet. Ce souvenir nous laisse un goût amer. C’était la première date, Romain inaugurait des ear monitors. Les techniciens s’engueulaient entre eux ; ils nous ont gâchés les balances. Ensuite, le son n’était pas bon. Les mecs de Baxter Dury nous ont mis quatre delays de moins pour être certains qu’on ne joue pas plus fort qu’eux ! Ce n’est pas très fair-play pour des anglais. On la refera en tête d’affiche !

Romain Guerret : Voilà, comme notre Cigale à nous le 8 octobre.

Romain Leiris : On est aussi souvent agréablement surpris par des concerts dans des petites salles, dans des villes qu’on ne connaissait même pas, avec un public restreint. Des plans lose sur le papier mais qui se transforment en de très beaux moments.

Romain Guerret : La taille des salles n’est pas un critère. On a découvert des endroits avec beaucoup de charme, le Cabaret Vauban à Brest et son look art déco par exemple.

Arnaud Pilard : J’aime bien être surpris. À Sète, le 17 juillet, nous avons joué dans un kiosque. Inquiétude au départ, et finalement c’était mortel. Une vingtaine de personnes sont venues nous féliciter, nous parler, à la fin du concert. Une mamie était montée sur scène ; elle voulait nous enlever Jérémy !

Romain Leiris : Voilà, une place publique devant des restaurants, des familles d’estivants… Et l’on s’est pris pour un groupe de bal !

Ces dernières expériences ont-elles contribué à vous rapprocher davantage ? Vous ont-elles grandis ?

Arnaud Pilard : Nous étions déjà très soudés avant. Nous sommes potes depuis longtemps maintenant. Il nous arrive de nous engueuler, mais pour des conneries. Nous avons tous conscience de partager des moments rares et précieux qui nous unissent. On ne pensait pas les vivre un jour, comme d’aller enregistrer des titres à New York après avoir remporté le concours CQFD des Inrocks. La première tournée a, elle aussi, été riche d’enseignements. Les morceaux du premier album ne tenaient pas vraiment compte de la tonalité idéale de Romain. Sur celui-ci, ils collent beaucoup plus à sa tessiture et ça change tout, aussi bien à l’enregistrement qu’en live.

Romain Leiris : Les prochains concerts seront mieux produits. On utilisera davantage le sampling pad pour ajouter des sons, développer des effets. La Vie Électrique s’est construit en live, d’une façon plus collégiale que Regarde Le Ciel. Un véritable travail en commun, à partir de nos esquisses, puis de nos propres parties telles qu’elles apparaissaient. L’enregistrement à Bruxelles restera un temps fort. C’est à New York qu’on a compris ce que c’était d’avoir peu de temps pour enregistrer. Il faut arriver béton, être très carré. C’est une force ; on a entendu parler de tellement d’autres groupes qui foirent complètement leurs sessions ! Alors au-delà de la complicité et de la confiance mutuelle que l’on ressent, je crois aussi que ça nous crédibilise et nous valorise.

Arnaud Pilard : Quand Street te dit qu’il n’a jamais enregistré un album aussi vite… tu te dis que tu as assuré le steak.

Remerciements à Serge "Viking Dress" Majewski pour son accueil.

 

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Crédits photos : Thomy Keat (Toute la série sur Taste of Indie)


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"Formica" au Théâtre des Gémeaux Parisiens
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"Lettres d'excuses" au Théâtre Le Lucernaire
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"Aymeric Lompret, Yolo" au Théâtre de la Renaissance
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"L'odeur de la guerre" au Théâtre La Scala
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Du côté de la lecture :

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"Hurlements" de Alma Katsu
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