Quatrième rugissant pour les anglais de Foals, What Went Down est un album d’une variété assez inattendue. Annoncé par le single tonitruant du même nom où ils tutoieraient presque le Métal, on pouvait s’attendre à avoir un album énervé et brutal, et ce n’est pas l’esthétique clip qui l’accompagne qui nous aurait dit le contraire. Mais à l’exception de la déflagration de ce single et de l’industriel "Snake Oil" où on pense parfois aux Black Keys pour le chant et le gros riff, ou à Nine Inch Nails pour les sons électroniques, on a plutôt affaire à de belles ballades rock comme sait les faire Foals, non sans quelques variations heavy par-ci, par-là.
Les anglais nous font découvrir leurs multiples visages en faisant à l’instar de Klaxons ou Arctic Monkeys (l’album est d’ailleurs produit par James Ford, producteur de ces derniers), un savant mélange de pics de violence et de chansons plus calmes ("Mountain At My Gates", "Birch Tree", "Give It All", "Lonely Hunter"). Rock progressif ? Oui, "Albatross", qui s’étend sur plus de 5 minutes, s’envole petit à petit pour finir en apothéose, on pense là encore au groupe de Trent Reznor. Rock dansant ? Oui aussi, "Night Swimmers" et ses rythmes chaloupés et ses percussions taillées pour le dancefloor, mais un final rock qui invite les grosses guitares. On se perd dans les qualificatifs, dans les influences, comme on se perd dans les origines du chanteur Yannis Barnabas Emanuel Philippakis, né d’un père grec et d’une mère ukrainienne née en Afrique du Sud. Ceci explique peut-être cela !
Foals aurait pu nous servir un disque calme et apaisé à l’image du studio La Fabrique à Saint-Rémy de Provence où a été enregistré l’album, mais comme souvent dans le sud en été, le tonnerre gronde au loin et parfois l’orage éclate. L’enregistrement en France n’en a pas pour autant fait oublier l’Angleterre à nos 5 compères, la mélancolique "London Thunder" nous parle de la sensation lorsqu’on est loin de chez soi d’être appelé à y retourner.
La dernière chanson "A Knife In The Ocean" est une chanson fleuve (ou océan devrais-je dire avec plus de 7 minutes) et est sans doute la plus belle et la plus profonde de l’album. La "lyrics-vidéo" alterne images d’océans, de vagues, de tempête, de feux et d’explosions.
Foals, après avoir fait la somme des ses deux premiers albums qualifiés de "math rock" par la presse, avait commencé à jouer avec le feu dans Holy Fire, dans What Went Down c’est tout simplement l’explosion.
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