Des américains de Detroit qui sonnent comme des anglais, les Protomartyr jouent un rock qui lorgne du côté du post-punk pour le son austère qui nous rappelle du gris de Manchester des années 80's.
Leur troisième album, The Agent Intellect, sort le 9 octobre sur le label indépendant Harldy Art, dans lequel on retrouve les deux singles "Why Does It Shake ?" et "Dope Cloud".
Derrière le choix du titre de l'album, il y a une ancienne question philosophique médiévale qui reprend la notion d'intellect agent d'Aristote. La première piste, "The Devil in his Youth", est une ode au noise avec la voix de Casey, le frontman qui, comme il dit, ne joue pas de la musique, il hurle ! "Cowards Starve" nous emmène plutôt vers du Bauhaus version noise, bien que le chanteur réveille les mémoires de meilleures performances de David Thomas de Père Ubu pour son estéthique et sa présence scénique, influence confirmée par Casey même.
Dans "I forgive you", le morceau au mood plus électro, la voix de Casey est un fleuve sans bord traînant la guitare. Le suivant "Boyce or Boice", déjà un jeu de mots dans la prononciation, la batterie devient plus aggressive et exhort le riff obsessionnel de la guitare jusqu'à la fin, en l'accompagnant vers un rythme qui change.
On retrouve aussi des faux airs de The National ou de Editors dans "Pontiac 87" ; on tend vers des atmosphères dark de Siouxsie and the Banshees plus punk dans "The Hermit", avec la basse de Davidson qui peu à peu s'impose.
"Uncle Mother's" est un hymne au noise qui ouvre la piste à une batterie rapide et syncopée dans "Clandestine Time". "Ellen" et "Feast of Stephen", les deux derniers morceaux, concluent cet album à écouter absolument ! Un groupe à ne pas perdre de vue et à aller voir le 18 novembre au Point Ephemere avec les amis compatriotes, Ringo Deathstarr.
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