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Musée du Luxembourg  (Paris)  Du 16 septembre 2015 au 24 janvier 2016

Pour la rentrée muséale, la Réunion des musées nationaux-Grand Palais en partenariat avec le Musée du Louvre propose une aussi délicieuse que passionnante immersion dans le 18ème siècle, siècle hédoniste prônant le plaisir de l'esprit et celui des sens.

Paré des codes de la galanterie au 17ème siècle, le libertinage s'épanouit au 18ème siècle et se traduit, au plan pictural, par la création d'un nouveau genre pictural initié par Watteau, celui des "Fêtes galantes", qui traversera le siècle avec son avatar, celui de la peinture érotique, évolution que retraçait l'exposition "De Watteau à Fragonard - Les Fêtes galantes" qui s'est tenu en 2015 au Musée Jacquemart-André.

Avec l'exposition "Fragonard amoureux - Galant et libertin", Guillaume Faroult, conservateur en chef, en charge des peintures françaises du 18ème siècle du musée du Louvre, qui en assure le commissariat, a opté pour un parcours chrono-thématique du registre libertin dans lequel s'est illustré le peintre pendant trois décennies pour dresser une anthologie du désir à travers sa représentation picturale.

Loin de résulter d'une appétence personnelle, cette peinture légère et décorative, qui ne représente qu'une faible partie partie de sa production picturale, était une peinture de commande qui a assuré, dès le début de sa carrière qui correspondait également à l'apogée de l'érotisme en littérature, sa notoriété et sa fortune, puis après son exhumation du purgatoire par les Frères Goncourt, sa postérité.

L'exposition est présentée au Musée du Luxembourg dans une scénographie judicieuse de Jean-Julien Simonot.

Celui-ci sublime l'espace dédié avec la conception de quelques salles sur le modèle des cabinets avec des reproductions de dessins d'époque sur les embrasures et mise sur un effet d'optique avec une articulation en courbe en ligne de fuite qui donne l'illusion d'une vaste galerie.

Fragonard, de l'art galant à la peinture érotique : lé désir dans tous ses états

Le parti-pris du commissaire, qui semble classique et purement monstratoire, s'avère en adéquation avec le traitement de la thématique du désir par le peintre et opère de manière dynamique à la manière d'un zoom cinématographique.

Fragonard, élève de Boucher qui prit la succession de Watteau, s'aventure naturellement dans la peinture galante célébrant la pratique de sociabilité amoureuse des élites en plan large avec la promesse de lutineries imaginaires en plein air et la pastorale.

Des toiles comme "Le Collin-Maillard", "Les charmes de la fêt champêtre", "Le jeu de la palette" traduisent déjà sa virtuosité pour signifier tant le bouillonné des étoffes que l'émoi des chairs et son utilisation très particulière du jaune-ocre et du rouge vermillon pour signifier la flamme et la passion.

Celle-ci s'épanouit dans les peintures célébrant les amours des dieux, qui circonscrivent déjà le terrain des ébats amoureux, ("Psyché", "Céphale et Procris", Jupiter et Callipso", "Diane et Endymion" et "l'Aurore triomphant de la nuit" pendant du lever et du coucher du soleil de Boucher, "Le sacrifice de Callirhoé"), qui font l'objet d'un beau panoptique.

Le focus se poursuit, en plan rapproché, avec les peintures qui ne sont plus des mignardises destinées aux salons d'apparat mais aux lieux privés, boudoirs, alcoves, garçonnières et maisons closes de luxe, qui permettent de s'affranchir du subterfuge mythologique, avec des gros plans sur les corps dans des saynètes qui traduisent les stratégies de séduction et d'excitation du désir.

Fragonard décline la topique libertine comme un érotisme joyeux et solaire, placé sous le signe du divertissement, avec un réalisme dépourvu d'édulcoration même si, toujours funambule entre l'érotisme et la pornographie, il ne s'aventure pas dans la représentation explicite de l'acte sexuel.

Celui de la brutalité masculine ("Le baiser gagné", "Le verrou") mais également du désir féminin ("L'heureux moment", 'L'instant désiré") voire du sentiment qui peut poindre dans les étreintes charnelles ("Le baiser")

Le succès de Fragonard tient à la composition dynamique et à la vivacité des scènes saisies dans l'intimité des draps ou le charivari des vêtements.

Et il excelle à restituer la sensualité des corps et la délicatesse de la carnation féminine ("Le jeune fille au petit chien", "Les Baigneuses", "La chemise enlevée") tout comme l'espièglerie des expressions ("Les curieuses").

Lorsque l'esprit licencieux s'épuise, Fragonard suit l'esprit du temps qui baigne dans un sentimentalisme rousseauiste et réactualise la fête galante avec un esthétisme raffiné ("Le Collin-Maillard", "La poursuite", "La surprise", "L'île d'amour", "Le jeu de la main chaude") avant de verser dans l'allégorie.

Un autre intérêt de l'exposition réside dans la présentation d'un florilège de l'oeuvre graphique de Fragonard dont quelques uns des lavis réalisés pour illustrer les contes libertins de La Fontaine. A noter pour les amateurs, que les Editions Diane de Sellers réédite ces contes avec la totalité des illustrations.

 

En savoir plus :

Le site officiel du Musée du Luxembourg

Crédits photos : MM (Plus de photos sur La Galerie)
avec l'aimable autorisation de la Réunion des Musées Nationaux-Garnd Palais


MM         
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