Comédie dramatique de Orah de Mortcie, mise en scène de Laetitia Grimaldi, avec Bruno Hausler et Elsa de Belilovsky.

Vincent est un cadre collé à son écran d’ordinateur en permanence pour son travail. A tel point qu’il ne s’aperçoit pas que sa compagne le quitte un soir.

Il engage alors Karine, une "assistante digitale" chargée de gérer sa vie virtuelle et de prendre en main sa communication sur internet. Comment ces deux drogués de l’écran arriveront-ils à cohabiter ?

Une histoire qui avance par petits pas. Des personnages qui fuient dans le virtuel pour ne pas avoir à communiquer, "Le prochain train" dépeint les rapports humains à l’ère du "tout numérique" et met en évidence la solitude accrue qu’elle génère.

C’est toute l’originalité de la pièce d’Orah de Mortcie qui, avec ce conte moderne, propose une vraie réflexion sur nos vies sur internet à travers les réseaux sociaux notamment, où tout devient représentation de soi et où l’on oublie sa vraie personnalité.

Sobrement dirigés par Laetitia Grimaldi, Elsa de Belilovsky et Bruno Hausler composent un duo très crédible qui avec justesse et sensibilité parvient à nous convaincre. Elle, amène avec aisance toute l’énergie de Karine et une spontanéité confondante; lui, fait passer avec virtuosité tous les tourments intérieurs de Vincent.

La musique du magicien Cédric Le Guillerm (compositeur des musiques des pièces de Vincent Clergironnet notamment) porte brillamment ce spectacle grâce à une géniale partition qui fera apparaître ou réapparaître pour chacun des spectateurs, images et souvenirs d’enfance par dizaines.

La prison dans lesquelles, chacun à leurs façons, Vincent et Karine se sont enfermés est représentative d’un monde qui a basculé dans le virtuel et dont il est peut-être encore temps de sortir. C’est tout l’enjeu de cette touchante pièce.