Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Angelo, tyran de Padoue
Nest-Théâtre  (Thionville)  octobre 2015

Drame de Victor Hugo, mise en scène de Cécile Arthus, avec Eugénie Anselin, Heidi Brouzeng, Lazare Herson Macarel, Fabien Marais et Estelle Meyer.

Souvent Victor Hugo est maltraité au théâtre, et curieusement plus souvent quand on adapte ses pièces que ses romans.

Il faut dire que ce monument des lettres française aime le monumental et qu'il est un dramaturge excessif, concevant des œuvres ost-shakespeariennes pleines de bruit et de fureur, propices aux effusions et opposant pléthore de personnages.

Passionné de drames et fabricant de mélodrames, alliant le sérieux et le laisser-aller, précurseur du second degré mais accroché à la littéralité des textes, le bonhomme n'est pas commode. Encore moins à suivre dans ces délires d'imagination. Les écueils sont donc légion pour les inconscients qui se jettent dans son œuvre.

A commencer par celui de ne pas vraiment le comprendre, de tout prendre à la farce et de ne pas explorer la force de son romantisme.Car il ne faut pas oublier que Victor Hugo aime la grandiloquence et que s'il ne refuse pas qu'on s'en amuse, il souhaite aussi qu'on la respecte.

C'est ce qu'a très bien compris Cécile Arthus en adaptant la version que Jean-Marie Piemme a tiré d' "Angelo, tyran de Padoue". Recentré, resserré, le mélodrame de Victor Hugo a perdu des scènes et des personnages. Il a gagné aussi en universalité en se dégageant de son côté "pièce à costumes".

Au lieu d'être engoncés dans des tenues "Renaissance", de porter l'épée au côté, les héros d'Hugo portent ici la jupe et sont habillés de bric et de broc, dans des tenues quasi clownesques.

Évidemment, quand le spectateur se retrouve face aux décors et aux costumes conçus par Ingrid Petitgrew, il peut franchement avoir une certaine appréhension. Car sur le sol repose une marée de ballons de baudruche, parmi laquelle détonnent quelques amas de pistolets et de mitraillettes. En son centre, il y a une espèce de kiosque fermé par un rideau argenté. Pour couronner le tout, une banderole "love" apparaît en lettres de baudruche

Tout cela n'annonce-t-il pas un spectacle au énième degré qui aurait pour mentor Vincent Macaigne revu et corrigé par Quentin Tarentino ?

Mais, bien vite, l'amateur d'Hugo sera rassuré : son esprit, voire sa lettre, sera respecté par Cécile Arthus et l'excellente distribution qu'elle a dirigée. Car dans sa version, l'essentiel d'Angelo est là. Compris, assimilé, à l'aise dans un cadre qui n'a finalement pas d'autre importance que d'éviter la lourdeur mélodramatique finale.

Même le principe d'une narratrice qui introduit et commente l'action ne paraît pas superflu. Au contraire, elle donne le "la" distancié : "Ce soir, vous et moi nous allons traverser l’épaisse forêt des élans amoureux Ce soir, je serai votre guide Ce soir, il sera question d’amour"

D'amour, de jalousie et de pouvoir et c'est une histoire implacable, un tourbillon de passions humaines dévastant tout à deux-cents à l'heure qui va se jouer entre Angelo, Catarina, Rodolfo et Tisbé.

Alors, le sang coulera et les cadavres s'amoncelleront jusqu'à épuisement du stock d'acteurs et de leurs bonnes ou mauvaises raisons de succomber. A la logorrhée de mots succèdera celle des morts. Avec la même gratuité, le même excès. Cécile Arthus ne commet pas de contresens et sert bien Hugo, flot baroque dans une mer romantique.

Et ce romantisme, tous les acteurs l'ont chevillé au corps. A commencer par Eugénie Anselin qui joue une reine déchirée et déchirante, et Estelle Meyer qui marque de son empreinte le rôle de Tisbé, la maîtresse royale.

Toutes les deux font face à Vincent Chatraix qui fait d'Angelo un tyran d'une douceur déconcertante. Yann Berthelot, Heidi Brouzeng, Lazare Herson Macarel et Fabien Marais complètent avantageusement cette distribution homogène qui prend plaisir à jouer ensemble.

Grâce à eux tous, "Angelo, tyran de Padoue" n'est pas qu'une curiosité mais un vrai beau moment de théâtre.

 

Philippe Person         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=