Comédie d'après l'oeuvre éponyme de Victor Hugo, mise en scène de Axel Drhey, avec Julien Jacob (ou Axel Drhey), Mathieu Alexandre, Paola Secret, Roland Bruit, Bertrand Saunieret les musiciens Camille Demoures, Jonathan Jolin (ou Nicolas Naudet), et Dario Mandracchia (ou Jo Zeugma).
D’abord, l’affiche. L’oeuvre" au lieu de l’"œuvre". Victor (Hugo) n’a qu’à bien se tenir. Foin de l’orthographe, des conventions, de la poussière, du beau, du tragique, du comique, du convenu, on entre en innovation.
Qui ne connait l’histoire de Ruy Blas, valet du redoutable Salluste, qui convoite la reine d’Espagne, ver de terre amoureux d’une étoile ?
Une bande de joyeux gamins, menée par Axel Dhrey, qui a dû se délecter de "La Folie des grandeurs" en boucle, décide de transposer le chef d’œuvre (un autre e dans l’o) dans l’esprit de dérision qui permet de contourner les écueils du tragique, du comique, du sublime, en flattant un public supposé heureux des coups de ciseau, de pinceau, supposé un peu simplet aussi, mais il faut penser à tout le monde (spectacle généreux).
Alors il y a du bon vieux rap, des clins d’œil (encore un e dans l’o, cette langue française !), des costumes "branchouilles", une reine qui ressemble à Anne-Aymone, des "tirades" sans finales (enguirlandage des vrais professionnels garanti) un roi grotesque. Les musiciens sont très bien, même avec masque d’"anonymous", ainsi que les lumières d’Alice Gill-Kahn, qui assure la régie avec beaucoup de professionnalisme.
Les enfants rient parfois - mais il faudra les emmener voir un vrai "Ruy Blas" - les grands sourient, surtout ceux qui n’aiment pas Victor Hugo (réputé injouable par certains) et c’est fini.
Ces comédiens-là savent s’amuser. Et lorsqu’ils font la retape, à la fin, nous demandant de bêler avec eux (ce sont des Moutons noirs) on pourra éclater d’un rire dévastateur : "Cool, ce Ruy !" |