Fort du bon accueil public et critique réservé à son premier album en 2012, Rover est de retour aujourd’hui avec Let it Glow. Après d’innombrables concerts aux quatre coins de la France, c’est dans un studio en Bretagne qu’il a enregistré en comité restreint – seuls un ingénieur du son et un batteur l’ont accompagné – et en mode entièrement analogique ce nouvel album qui poursuit la voie d’un rock classique et intemporel.
Ce sont dix chansons habitées qui se dévoilent sur Let It Glow, guidées par la voix imposante et élastique, capable de grands écarts, de Timothée Régnier qui n’a besoin que de peu d’instruments – guitare, basse, batterie et piano – pour habiller sublimement, avec élégance, ces nouvelles chansons.
Résolument à part dans la milieu musical, il est difficile de le rattacher à des artistes contemporains. Ses références restent les grands anciens, David Bowie, John Lennon ou Marc Bolan. Mais Rover n’a pas les yeux bloqués dans le rétroviseur, il a l’intelligence de ne pas composer des chansons à l’odeur de naphtaline ou de rendre une copie stérile et scolaire de ses influences. C’est une inspiration sincère, sans recherche d’un revival glauque, qui irrigue le lyrisme et la puissance des nouveaux titres tels l’inaugural "Some Needs", "Inner hum" ou le single "Call my name".
Moins démonstratif, Rover gagne en subtilité et en respiration par rapport à son premier album mais sans rien perdre de la force mélodique de ses compositions, bâties sur des classiques et efficaces enchainements couplets – refrain comme l'épique "In the End" ou l'ample et ambitieux "Along". S'il n'est parfois jamais très loin de l’emphase ou de la démesure, Rover a su encore sur cet album trouver la juste retenue pour ne pas plonger dans le gouffre de la facilité ou dans l’étalage de technicité.
Ni passéiste ni futuriste, Let it Glow impose paradoxalement Rover et son savoir-faire comme un artiste atypique et désormais incontournable. Une réussite.