Spectacle conçu et chorégraphié par Jean-Claude Gallotta, interprété par Alexane Albert, Ximena Figueroa, Jean-Claude Gallotta, Paul Guëllo, Ibrahim Guétissi, Georgia Ives, Bruno Maréchal, Bernardita Moya Alcalde, Fatoumata Niang, Jérémy Silvetti, Gaetano Vaccaro, Thierry Verger et Béatrice Warrand.
Au milieu de 20ème siècle naissent le rock et la danse contemporaine avec Merce Cunningham, qui, deux décennies plus tard, eut pour élève le chorégraphe français Jean-Claude Gallotta.
Par ailleurs, fan de rock, il constate que les chemins de ces deux disciplines ne se sont jamais croisés alors même que l'interdisciplinarité bat son plein. Et décide de tester un croisement des parallèles avec un spectacle intitulé "My Rock" qui raconte non l'histoire du rock mais "son" histoire du rock qui, au demeurant, s'achève en 1990.
En effet, la play-list va du King à Nirvana et s'avère sans surprise avec les grands noms du rock et les incontournables standards, du "Sunday Morning" du Velvet Undergound au "Gloria" de Patti Smith ne sont même pas dispensés en blind-test mnésique mais introduits par une présentation en voix-off à la Truffaut sous forme d'extraits de Wikipédia pour les nuls et de la projection de pochettes de disques ou de photos de concerts.
Certes Jean-Claude Gallotta n'est pas metteur en scène et c'est "sa" madeleine façon grand-mère qu'il délivre ainsi, traversant parfois la scène, trilby vissé au crâne façon crooner, en anecdotes marmonnées.
Côte danse, les courtes séquences dispensées en solo, en duo, trio ou groupe, par la troupe du Centre chorégraphique de Grenoble dont il est directeur, s'avèrent dépourvues de novation puisqu'elles déclinent tous les fondamentaux gallottiens.
Quant à l'adéquation entre l'image et le son, elle n'est pas vraiment au rendez-vous. En effet, si le spectacle évite le reproche d'une danse illustrative dès lors que le chorégraphe indique "travailler toujours dans le silence pour chercher des écritures chorégraphiques", en revanche, il pâtit de son corollaire, tout aussi négatif, qui tient au collage aléatoire d'une danse sur une musique, en l'espèce une chanson; qui ne garantit pas une harmonieuse symbiose.
Bien sûr, il y a de l'énergie sur scène, celle d'une partition chorégraphique écrite et exécutée, mais ce n'est pas l'énergie brute et organique du rock telle qu'elle se vit et se manifeste sur la scène de concert et dans la salle.
De ce spectacle qui ravira les inconditionnels de Jean-Claude Gallotta, les plus bienveillants des autres diront que cette proposition n'a pas la force des anciennes. |