Cher Yannick, nous ne nous connaissions pas, nous ne nous étions jamais croisé et ta musique n’étais jamais parvenue jusqu’à moi. Cette musique que comme nous tu aimais tant. C’est cet amour qui t’a été fatal.

Comment pouvoir écrire ce genre de phrase ? Comment même pouvoir imaginer que l’on puisse mourir juste parce que l’on aime la musique ? Une amie commune te décrivait comme un garçon drôle, droit et brillant. Tout l’inverse en quelque sorte de ces barbares qui t’ont assassiné. C’est une personne bien. Je n’ose imaginer sa peine.

Tu étais donc musicien, tu faisais partie d’un groupe de rock énergique et mélodique qui sonne foutrement bien : They Make Money So Why Don’t We. Une musique de sauvages comme disait ma mère, qui n’a jamais strictement rien compris à la musique. Ta musique n’était pas l’œuvre du diable. Aucune musique n’est l’œuvre du diable. Aucun musicien ne sera jamais transformé en singe ou en cochon. Normalement, la culture ne tue pas, elle nourrie.

Ta musique donnait envie de faire la fête, de danser, de s’aimer. Il paraît que vous étiez un excellent groupe de scène, que vous rendiez les gens heureux. En écoutant ta musique, les titres "Cry, Hippie, Cry", "Driving", "We Are Pointless" ou "They Make Money So Why Don’t We", j’ai vu ma petite fille d’un an se dandiner et applaudir. Rassure-toi, je lui repasserai souvent en pensant à toi.