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Jérémy Banster  novembre 2015

Réalisé par Jérémy Banster. France. Drame. 1h33 (Sortie le 25 novembre 2015). Avec Stany Coppet, Aurélien Recoing, Elli Medeiros, Daniel Duval, Alex Descas, Jérémy Banster, Marie-Gaëlle Cals et Barbara Cabrita.

En ressuscitant la grande figure héroïque de Raymond Maufrais, explorateur disparu à 24 ans en pleine forêt guyanaise, "La Vie pure" de Jérémy Banster réussit d'emblée son objectif.

Qui, après avoir vu le film, et Stany Coppet dans le rôle de Maufrais, oubliera cette aventure insensée qui se termine par la disparition d'un jeune homme hardi, plein de courage et de rêve ?

Parti de Cayenne en canoë fin septembre 1949, Raymond Maufrais, à la recherche de régions inexplorées et de leurs populations indiennes, s'enfonça dans la forêt amazonienne au moins jusqu'en fin décembre de la même année. Tenant son journal de bord, il a raconté tout ce qui lui arrivait jour après jour.

Ce récit s'achève le 13 janvier 1950, quand il abandonne son carnet près d'un arbre avant de se jeter à l'eau. Un Indien découvrira ses affaires et ; quelques mois plus tard, son père ayant pris possession de ses notes, organisera la première de la bonne vingtaine d'expéditions qu'il montera pour retrouver son fils.

C'est cette matière riche du rêve insensé d'un jeune aventurier au grand coeur que Jérémy Banster a voulu recréer sur l'écran avec l'aide inestimable de Stany Coppet, totalement dans la peau de Raymond Maufrais.

Avant de précipiter son héros dans cette forêt d'une beauté folle qui sera son tombeau, Jérémy Banster l'a volontairement inscrit dans une ambiance très fin des années quarante. Couleur en plus, tout le début du film rappelle le cinéma très décoratif de l'époque.

Le père et la mère de Raymond Maufrais paraissent sortis d'un catalogue de mode ou d'arts ménagers. Pipe en bouche, Aurélien Recoing est un Edgar Maufrais que l'on croirait en provenance d'un numéro de Spirou où il interpréterait le fameux "Oncle Paul".

Cette référence n'est pas saugrenue puisque l'on aura aussi vu le jeune Raymond en scout, genre "Patrouille des Castors", trouvant dans le ciel étoilé, de quoi faire naître sa vocation d'explorateur..

Pareillement, le Cayenne où il prépare son expédition a quelque chose à voir avec les lieux lourds de fatalité dont se nourrira le cinéma français au cours des années cinquante. Daniel Duval, que l'on aperçoit avec beaucoup d'émotion dans l'une de ses dernières compositions, en fournit la preuve, en ancien bagnard alcoolique en toute fin de parcours.

Mais quand Raymond quitte ces anciens parapets chers à Rimbaud, le film abandonne sa gaine volontairement sclérosée pour éclater en beauté et en sauvagerie. Bientôt, Stany Coppet sera l'unique personnage vivant du film. En quête d'absolu, il deviendra absolument méconnaissable en naufragé de la forêt. Seul à des milliers de kilomètres de son premier semblable, il se condamnera même à la pire des solitudes quand la faim l'obligera à un acte de barbarie envers son dernier compagnon.

Dans cette Amazonie étouffante, même filmée sur écran large, Jérémy Banster fait parfaitement sentir la nature du piège qui se referme sur Raymond Maufrais et qui le fait sombrer dans une espèce de folie mêlée de peur de mourir. En le voyant vainement avancer dans cet enfer vert, on pense évidemment aux récits épiques de Werner Herzog.

Mais Raymond Maufrais n'est pas Aguirre, ni Stany Coppet Klaus Kinski. Quand il comprend que sa soif de terres inconnues et de peuples purs ne peut plus être étanchée, il ne se proclame pas Dieu mais tente un exercice incroyable de survie.

Rarement film n'aura disséqué à ce point le sens de l'aventure humaine. Promis à la gloire s'il avait réussi, Maufrais n'est déjà plus qu'un clochard dérisoire au moment où il s'abandonne au désespoir dans un dernier geste que le film rend sublime.

Parallèlement à l'acharnement désespéré de Raymond pour s'extraire de ce labyrinthe marron vert, Jérémy Banster en revient à Edgar déjà prêt à épuiser toutes les solutions pour tenir à nouveau son fils dans ses bras. Ce n'est pas forcément le meilleur du film, même si vouloir montrer que ce père s'avérait aussi admirable que son fils était une légitime tentation.

"La vie pure" de Jérémy Banster est un récit plus grand que la vie. Cette aventure hors du commun unit à tout jamais dans les mémoires des spectateurs Raymond et Edgar Maufrais.

Un film à voir pour avoir des rêves encore plus beaux.

 

Philippe Person         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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