Comédie de Carlo Goldoni, mise en scène de Jean-Louis Benoit, avecGérard Giroudon, Bruno Raffaelli, Coraly Zahonero, Céline Samie, Clotilde de Bayser, Laurent Natrella, Christian Hecq, Nicolas Lormeau, Christophe Montenez et Rebecca Marder.
Voici une des pièces les plus truculentes de la Comédie italienne, par un des "modèles" de Molière, Carlo Goldoni.
Venise, en plein carnaval. Trois ménages de bons bourgeois vivent reclus, loin de la vie, par le souhait des chefs de famille, qui cultivent le repli et la sauvagerie. Un quatrième, où la femme refuse l’incarcération, offre un contre-exemple perturbateur.
Il suffit d’un projet de mariage entre le jeune homme d’une maison et la jeune fille d’une autre pour que tout se lézarde. Les ours grognent, leurs femmes soupirent, la rétive intrigue pour le bonheur des amoureux, et la ménagerie de connaître un grand bouleversement vital …
Pièce infiniment drôle, bon enfant, avec de vrais personnages, tellement plus complexes que leur gesticulations le laisseraient penser, "Les Rustres" enchantent, bouleversent, servis par une troupe tétanisée, qui tient toutes les promesses de cette nouvelle saison.
Christian Hecq, comme toujours irrésistible, excelle dans le tôle du barbon Lunardo, irascible, marié à la malheureuse Coralie Zahonéro, aux cris suraigus. Bruno Raffaelli, gigantesque, ogre, incarne Simon, le mari de Céline Samie, excellente comme jamais, tandis que Nicolas Lormeau joue le père d’un fils terrorisé - Christophe Montenez, très prometteur - qui convoite la nouvelle recrue du Français, Rébecca Marder, qui réussit là son entrée.
Le couple atypique est composé de Gérard Giroudon, mari nigaud et honteux sans pouvoir de la belle Clotilde de Bayser, parfaite en maîtresse-femme assumée, courtisée, en tout bien, tout honneur, par le Comte ( Laurent Nutrella, très drôle). Quel brio !
Mis en scène tout en légèreté par Jean-Louis Benoît, ces "Rustres" séduiront un public heureux, aimé, consolé, qui laisse éclater sa joie. |