Spectacle conçu et mis en scène par Philippe Calvario, avec Jean Chevalier, Camille Constantin, Arthur Cordier, Benoît Crou, Milena Csergo, Ayana Fuentes Uno, Fleur Geffrier, Thomas Gendronneau, Lucas Gonzales, Robin Goupil, Benjamin Guillet, Florent Hu, Hugues Jourdain, Lisa Kramarz, Candice Pauilhac, Suzanne Rault-Balet, Morgane Real et Alexiane Torres.
D'après Victor Hugo, qui, on l'ignore trop, lui a consacré un ouvrage appelé tout simplement "William Shakespeare", le vieux Bill était un ancien voleur de chevaux, peut-être même un bohémien, en tout cas un homme libre comme l'air avant d'être le dramaturge que l'on sait.
L'inventeur du "Théâtre du Globe" n'est donc pas un étranger sous un chapiteau. Surtout celui des Romanès, hanté par les songes d'une nuit d'automne et surveillé par un gros chat débonnaire qui ne se prive pas de venir jeter un coup d'oeil à ce spectacle qui préfère les mots aux gestes, les musiques électriques aux fanfares tsiganes.
Même si on aurait préféré que Shakespeare soit plus simplement dans les bois plutôt qu'"In the woods", le projet de Philippe Calvario est l'occasion pour les "élèves les plus doués du cours Florent" de se confronter à de grands moments shakespeariens, de grands moments amoureux. Ils s'y jettent sans s'économiser, sans tricher, au risque parfois de ne pas toujours tenir la distance.
Mais c'est bien là le propre du cirque : lancer haut ses balles et les ramasser de temps en temps par terre, tenter le saut périlleux et se retrouver les fesses dans la sciure de la piste.
Dans le tumulte des mots shakespeariens, dans l'excès des passions grandiloquentes ou poétiques, il y aura du très bon et du passable et cela n'aura guère d'importance, puisque l'essentiel est de faire troupe, de faire corps et corps à corps avec la prose du génial élisabéthain.
C'est globalement que l'on saluera ces élèves-comédiens qui jouent, chantent et font de la musique. Pas question de chercher ceux qui ont de l'avenir et ceux qui n'en ont aucun, ceux qui sauront apprendre la modestie pour devenir vraiment des serviteurs du théâtre, et de Shakespeare en particulier.
Camille Constantin, Milena Csergo, Ayana Fuentes, Fleur Geffrier, Lisa Kramarz, Candice Pauilhac, Suzanne Rault-Balet, Morgane Real, Alexiane Torres. Jean Chevalier, Arthur Cordier, Benoît Crou, Thomas Gendronneau, Lucas Gonzales, Robin Goupil, Benjamin Guillet, Florent Hu, Hugues Jourdain ont bien le droit de tous rêver.
Les saynètes qu'ils interprètent, les versions des classiques shakespeariens qu'ils proposent ne déshonorent pas le grand William. On les sent heureux de cette première circassienne.
Heureux au point de s'offrir un final loin des Sonnets de Shakespeare et sous l'égide des "Brigitte" et de leur "Battez-vous" qui, finalement, pourrait bien devenir l'hymne de tous les comédiens en début de carrière... |