"Oh divine musique ! Le langage impuissant et faible se retire devant ta magie ! Pourquoi le sentiment parlerait-il jamais quand tu peux seule exhaler toute son âme ?" Thomas Moore.
J’ai toujours pensé que Konstantin Gropper était un digne descendant de la musique d’Hector Berlioz avec qui il cultive l'expression passionnée, l'ardeur intérieure, l'entraînement rythmique et l'imprévu et avec qui il partage un goût pour les tempéraments dramatiques et les masses sonores imposantes (voir sa tournée avec orchestre symphonique). Nous pouvons aussi penser à une influence du romantisme Allemand, celui des élans du sensible et de l’expression des sentiments. Gropper introduit également dans sa musique des éléments littéraires, narratifs, descriptifs et picturaux (Cf. l’artwork qui accompagne toujours ses disques), influence des écrivains et des poètes qui s'efforcèrent de réaliser la fusion des genres (Heinse, Tieck, Schleiermacher, Wackenroder…) subjugués par la philosophie de Hegel et de Schopenhauer.
Depuis 2008 et Rest Now, Weary Head! You Will Get Well Soon (et Songs Against The Glaciation, EP qu’il ne faut absolument pas oublier sorti la même année), le musicien Allemand cultive sous le nom de Get Well Soon une superbe musique entre tempête et passion (Sturm und Drang…). Un art de la mélodie parfaite, architecte des passions au style immédiatement reconnaissable, aux amples crescendos lyriques et aux orchestrations intelligentes auxquels ne dérogeront ni Vexations en 2010, sûrement son acmé, ni le très Morriconien The Scarlet Beast O' Seven Heads en 2012.
Des éléments musicaux que l’on retrouve de nouveau dans ce peut-être plus apaisé et lumineux (le mode majeur est presque plus utilisé que le mineur), parce qu’il parle d’amour, Love. Et si Konstantin Gropper n’est jamais aussi bon que lorsqu’il tire les ficelles du lyrisme et en joue avec force cavalcades, il montre ici aussi sa capacité à le faire avec une certaine légèreté pop ("It’s A Catalogue", "It’s Love", "Marienbad", "Young Count Falls For Nurse"). Rassurez-vous, on retrouve toujours les nocturnes dont il est passé maître ("It’s An Airlift"," 33"). Du grand art as usual…
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