Seul en scène écrit et mis en scène par Marion Saussol, interprété par Julie Macqueron.
Marion Saussol n'a pas raté son coup avec l'écriture de ce seul en scène aussi original que burlesque sous titré "Une comédie mortelle" qui fait la part belle à l'humour noir.
Se suicider mène à tout à condition de survivre. Tel est le cas de Sam, déclinaison féminine de Harold, le personnage du film culte "Harold et Maude" imaginé par Colin Higgins, soumise à l'atavisme maternel et dont le passe-temps favori consiste en des tentatives de suicide avortées à répétition.
Puisque tout se ligue contre elle et parvenant à faire son deuil de sa raison de vivre, elle décide de tirer les leçons de ses innombrables échecs pour venir en aide aux candidats au suicide, souvent démunis et désarmés, afin de leur éviter de semblables déconvenues.
Alliant altruisme et sens des affaires, elle se reconvertit en "suicide-planner" et créée, sous l'enseigne "A mourir aux éclats", sa petite entreprise qui propose un suicide sur mesure et clé en main avec trépas 100% garanti et inhumation personnalisée incluse, du classique et basique feu d'artifice à la Cloclo à la scénarisation grand spectacle façon "Les dents de la mer" permettant d'écrire le scénario de sa mort.
Comportant, en outre, une dizaine de personnages savoureux et inédits, cette partition jubilatoire, tant pour l'interprète que pour le spectateur, est dispensée sans décor, avec seulement des accessoires de circonstance façon cartoon que sont un noeud coulant en guirlande lumineuse et des cercueils servant tant de modèle de démonstration que de bureau.
Sous la houlette de l'auteur, elle est diligentée - à tombeau ouvert bien évidemment - par Julie Macqueron. Pétillante, fraîche et pince-sans-rire tout en arborant un air aussi candide qu'innocent, elle enchaîne les différents rôles et les dialogues deux-en-un avec la vélocité d'un Speedy Gonzales.
Naturellement, pas de temps mort dans cette roborative et irrésistible fantaisie dépourvue de toute morbidité qui constitue une belle célébration de la vie. |