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puce Les gens dans l’enveloppe
Isabelle Monnin  (Editions Jean-Claude Lattès)  septembre 2015

Isabelle Monnin, romancière / essayiste et journaliste au Nouvel Obs, finaliste du Goncourt du premier roman en 2011 (Les vies extraordinaires d’Eugène) signe aux éditions Lattès son quatrième roman Les gens dans l’enveloppe.

En juin 2012, l’auteur fait l’acquisition sur le web d’un lot d’environ 250 photos des années 70 d’une famille qu’elle ne connaît pas. L’enveloppe, soigneusement rangée dans un tiroir de bureau va sommeiller quelques mois dans ce réduit, à l’instar du projet d’Isabelle Monnin. Les questions autour de ces gens, prisonniers pour l’éternité du papier photo vont faire mûrir un projet à deux facettes.

Dans un premier temps, l’auteur va imaginer et fantasmer la vie de ces gens, leur attribuer un prénom, leur romancer une vie, un destin. Sur ces photos banales prises lors d’évènements familiaux classiques (anniversaires, Noël, vacances…) apparaissent essentiellement cinq personnes, une petite fille d’environ 10 ans, son papa au visage triste, sa jeune maman, et deux femmes âgées que l’on devine être la tante et la grand-mère.

Isabelle Monnin va ainsi nous raconter le destin tragique d’une famille et d’un couple dont la jeune maman (Michelle) va quitter mari (Serge) et enfant (Laurence) dans le secret espoir de vivre une existence trépidante et passionnelle. Mais ce départ va bouleverser l’existence de ceux qu’elle avait initialement choisis comme compagnons d’une vie. Sa petite Laurence, enfant secrète et rêveuse, va désormais voir son existence partagée entre l’attente du retour d’une maman disparue, un papa devenu mélancolique noyant son chagrin dans l’alcool et une mamie (mamie poulet) incarnant désormais le personnage féminin adulte, refuge de l’enfant.

Cette partie romancée de l’ouvrage permet à l’auteur de tirer de l’oubli une époque révolue (les années 70) et les premières grandes émancipations féminines obtenues par d’incessantes luttes face au conservatisme social et l’oligarchie matriarcale. C’est également un roman sur l’abandon, celui d’une mère envers son enfant, d’une femme vis-à-vis de son mari, et celui d’une femme âgée vers le repos ultime. La subtilité d’Isabelle Monnin est de nous représenter cette époque et ces destins à travers les yeux et les mots d’un enfant sans tomber dans le pathos et le larmoyant ("j’aurais huit ans demain, maman n’est pas là, il y a 44 jours qu’elle est partie, disons plutôt qu’il y a 44 jours qu’elle n’est pas rentrée").

La partie romancée achevée, l’auteur va s’effacer pour laisser place à la journaliste, Isabelle Monnin va donc entreprendre de rechercher et de retrouver "les vrais gens de l’enveloppe". Disposant de peu d’indices, elle va néanmoins reconstituer le fil de cette énigme grâce au détail d’un clocher apparaissant en arrière-plan sur l’une des photos, mais aussi grâce au travail de mémoire et d’archivage d’un passionné franc-comtois ayant mis en ligne tous les clochers de cette région.

C’est ainsi qu’elle débarque un beau jour dans un village du Doubs (région natale d’isabelle Monnin !), Clairval. Dans ce village, elle va rencontrer des habitants qui, au fil de leurs narrations et de leurs souvenirs, vont lui permettre de mettre un nom sur ces inconnus de l’enveloppe, et connaître ainsi leur histoire. Puis vient le temps des rencontres avec "les vrais gens de l’enveloppe", la famille M. (qui, pour des raisons de confidentialité, demandera à l’auteur le secret de l’anonymat). D’abord surprise et méfiante, cette famille va livrer à l’auteur l’histoire de ces photos, l’histoire de leur vie. Et c’est là que le trouble s’installe, car nous allons passer d’une existence romancée et fantasmée à une vie réelle emplie de similitudes. Cette seconde partie enquête du livre est le journal d’une rencontre qui va bouleverser aussi bien ces gens de l’enveloppe que l’auteur qui verra, à travers l’histoire de cette famille, la sienne et toutes les interrogations qu’elle se pose.

Les gens dans l’enveloppe est ainsi une narration extraordinaire de gens ordinaires, des gens qui nous ressemblent, leurs vies, nos vies, leurs bouleversements, les nôtres et toutes ces questions autour de nos destinées, nos choix, nos voies, nos voix, nos lieux, ces visages familiers, ces bruits, ces parfums, ces rencontres, ces hasards… cette vie choisie ou pas, acceptée ou rejetée, montrée ou tue… cette vie qui n’est… que la nôtre.

"Ce livre a pu être écrit parce qu’il y avait des gens biens dans l’enveloppe". Isabelle Monnin, 2015.

 

 


Sébastien Dupressoir         
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