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puce Barbara et l'homme en habit rouge
Théâtre Rive-Gauche  (Paris)  mars 2016

Spectacle musical conçu par Roland Romanelli et Rébecca Mai, mise en scène de Eric-Emmanuel Schmitt, interprété par Rébecca Mai accompagnée par les musiciens Romain Romanelli et Jean-Philippe Audin.

Le parcours de Roland Romanelli a longtemps suivi le chemin de Barbara. Il fût son accompagnateur et partagea sa vie pendant vingt ans avant qu’ils ne se séparent.

Il se souvient et rend hommage à la grande dame, interprétée en l'ocuurrence par Rébecca Mai, à travers des chansons bien-sûr mais aussi des anecdotes qui font revivre le temps d’un spectacle cette personnalité singulière et marquante.

Tout d’abord, ce qui touche dans "Barbara et l’homme en habit rouge", c’est la grande simplicité avec laquelle Roland Romanelli raconte les années communes avec Barbara. Pas toujours très à l’aise pour parler, il se montre éminemment pudique et sensible. Et beaucoup plus dans son élément, par contre, derrière son piano ou son accordéon.

Quant à Rébecca Mai, elle se révèle très convaincante pour incarner la grande dame brune, sans pour autant chercher à l’imiter vocalement à aucun moment. Mais reprenant des gestes, des attitudes, elle nous la rend plus proche, tandis qu’un fauteuil à bascule figure la chanteuse quand des extraits d’interviews sont diffusés. Et Jean-Philippe Audin, au violoncelle, complète le trio avec talent et générosité.

Pour recréer l’ambiance chère à Barbara, Jacques Rouveyrollis, son créateur lumière de l’époque, a conçu un cocon simple et sans artifices qui produit une belle intimité. Eric-Emmanuel Schmitt a supervisé le tout avec une tendance parfois un peu trop illustrative (comme les projections pas forcément indispensables) mais sans aucun temps mort et très efficacement.

On passe un moment charmant, découvrant ou redécouvrant des chansons immortelles et l’origine de celles-ci. La nostalgie et l’humour accompagnent de concert ce beau témoignage d’une époque bénie. Et l’on se prend à vouloir réécouter tout le répertoire de la grande dame.

Complètement inattendu, le grandiose et inoubliable final à l’allure d’"happening" qu’on ne dévoilera pas, paraît totalement magique et donne la chair de poule en quelques secondes (le temps de réaliser ce qui se passe).

Ultime émotion dans ce spectacle qui n’en manque pas et rend hommage de fort belle façon à l’une des plus grandes voix de la chanson française.

 

Nicolas Arnstam         
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