Jasmine Vegas avait carte blanche pour cette soirée du 27 avril 2005 au Point Ephémère , soirée organisée à l'occasion de la sortie de son album Time prévue pour le 10 mai.
En guise de mise en bouche, Fantazio assurait un court contrebarrissement dont il a le secret. Faute d'avoir été informés à temps du lieu de sa prestation, le côté un peu bordélique de l'organisation du Point Ephémère, qui fait sans doute partie de son charme, en l'occurrence dans le café attenant, les spectateurs qui avaient regagné fort légitimement la salle, ont raté sa performance.
Pour assurer la première partie, Jasmine Vegas avait invité le groupe français Vegomatic, qualifié de groupe de rock rétro-futuriste, qui officie dans" l'électro-surf music".
Groupe branché sur 100 00 volts, mené par Thierry Los, guitariste iggypopien frénétique aux accents acédéciens.
L'accompagnant au chant, Macha Kouznetsova, longue liane brune, chanteuse aux tonalités singulières et aux imprécations en russe, leur prestation scènique est époustouflante. Inventifs, ils ont le sens de la scène et une énergie communicative. Ca dépote !
Electronique, rock garage, onomatopées, groove, rock vintage, pop des 60's tout est passé à la moulinette des boite à rythmes.
On reconnaîtra au passage "French up" popisant, "Le robot surfeur" avec sa scénographie déjantée et "Rock'n'roll star" électrique qui recueillent un beau succès.
Au lieu de la traditionnelle bande son pour faire patienter pendant le changement de matériel, Jasmine Vegas a eu la bonne idée de faire diffuser les films d'animation Turkish Delights réalisés par Jean Lecointre, Franck Secka et Fabien Caux-Lahalle.
Cette série d'animation qui a été diffusée sur Canal + dans le cadre de l'émission Mensomadaire est composée de
fausses bandes-annonces complètement hallucinantes évoquant le cinéma des années 40/50/60 avec des personnages dont la tête a la forme de patisserie ou de crackers.
Seul hic, une diffusion complètement sabotée par le régisseur qui, entre autres défauts, ne sait manifestementpas utiliser un ordinateur. Il faut attendre 22 h 30 pour que Jasmine Vegas monte sur scène.
Nous avions découvert Jasmine Vegas en première partie de De Kift aux Bouffes Parisiens dans un petit set solo tout à fait singulier, à la fois déjanté et poétique, durant lequel la diva punk nous avait séduit avec sa voix troublante, sa petite cage à piaf et ses bulles de savon accompagnée de son seul accordéon. En première partie d'Adanowski au Nouveau Casino, l'oiseau avait dû s'envoler et ne restait que les bulles improbables et une guirlande électrique de fruits et légumes que le régisseur avait d'ailleurs oublié de brancher.
Aujourd'hui, le look de diva échappée d'une autre planète demeure mais le concert revêt une allure plus conventionnelle si l‘on peut dire.
Nous la découvrions donc plus sage accompagnée de musiciens pour un avant-goût de son album. De ce point de vue, une petite déception donc pour ceux qui en attendent des impros ou des "performances".

Restent la voix et les mélodies électro-folkqui savent instaurer des ambiances tout à fait hypnotisantes.
Sur une scène envahie d'instruments et de pieds de micros qui lui font unesorte de haie, synthés rutilants, Jasmine Vegas entre en scène, un peu en catimini comme à son habitude, robe fourreau vert, pour une chanson solo avec son accordéon et son métronome.

Au programme notamment, "Encaisse-moi", "Milky way", "Blue sky" avec la boule à facettes qui donne des ambiances étranges, hypnotisantes, un peu électro-rock comme "Je te vois".
Seule fantaisie, elle nous propose, en espagnol, un peu de joie avant de devenir fou en faisant quelques bulles de savon pour introduire "Fou".
En rappel, "Cannabis" et sa mélodie de ballade irlandaise et "Paradise".
Minuit déjà. Regret de ne pouvoir rester voir Muriel Moreno, vous vous rappelez Niagara, "L'amour à la plage", officier comme DJ. Que eux qui y étaient nous raconte...
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