Ghostwritter Chronicles
(Absilone / Bears of Legend) mars 2016
Nos cousins canadiens de Bears of Legend, originaires de Trois-Rivieres au Québec, sortent en ce mois de mars leur second album Ghostwritter Chronicles, le petit frère de Good Morning Motherland, leur premier opus de 2012.
Il est des petits bonheurs simples qui réchauffent les longues soirées d’hiver, et l’idée d’écouter et de découvrir une nouvelle voix canadienne, nous procure la sensation d’une douce chaleur paisible et réconfortante de coin du feu, pelotonnés sous une couverture, un verre de vin chaud entre les mains, face à la tempête de neige. Il ne manque alors que la bande son idéale, celle qui forme la symbiose de l’instant, l’accord du moment parfait.
Ces dernières années, nos choix se sont portés vers les attachants Patrick Watson, Cowboys Fringants, Silver Mount Zion, Rufus Wainwright et bien évidemment Arcade Fire. Dorénavant, il faudra également compter avec les sept compères de Bears of Legend. Par contre, il faudra sortir de sa couverture et aller affronter les flots déchaînés des éléments marins.
Ghostwritter Chronicles est à mille miles marins de la douce chaleur du foyer. Ici, il s’agit de s’enfoncer dans la houle et les lames du grand large de cet album concept. A travers ces treize chansons, chacune illustrée par un dessin ou une aquarelle, le groupe nous conte, à travers plusieurs siècles, les récits de treize membres d’équipage dont les existences furent révélées par la découverte d’un ancien et mystérieux journal de bord d’un très énigmatique voilier (fantôme ?). Au fur et à mesure que le bateau fend les flots, le groupe nous emmène dans ses ballades marines à travers des contes évoquant l’amour ("When I saved you from the sea"), les tragédies ("We’re dead", "She breaks me down"), mais surtout la liberté et la vie ("In the middle of the sea").
Malmenés par les flots, trempés par les cinglants embruns, titubant de babord à tribord, mais tenant bon la barre grâce à une magnifique réalisation musicale du batteur du groupe, Francis Perron, qui nous emmène dans des univers sonores dans lesquels se rencontrent les rythmes amérindiens, folk, et les grandes envolées lyriques ("When I saved you from the sea", à pleurer de beauté), c’est ainsi que Bears of Legend pioche dans toutes les influences musicales de ses différentes escales. Du violon Terre-Neuva, au banjo de l’Erin, de l’accordéon d’Iroise, au Ukulélé du Pacifique, c’est un grand voyage musical au long cours qui nous transporte, nous chahute et nous fait chavirer comme attirés par le magnifique et envoûtant chant des sirènes de David Lavergne.
Bears of Legend nous livre ainsi une longue et délicieuse ballade en mer, mystérieuse et envoûtante, frissonnante et poétique, qui nous attire vers le grand large et nous permet enfin de saisir tous les secrets des vieux loups de mer, perdus et heureux parmi les flots.
Le groupe se produira le 2 avril au Pan Piper (Paris 11).
Tout fout le camp en ce moment. En attendant des jours meilleurs, accrochons nous et noyons notre chagrin dans la culture !Cc'est parti pour le sommaire de la semaine en commençant par le replay de la 63eme Mare Aux Grenouilles.