Distance Inbetween
(Ignition Records / PIAS) mars 2016
Mine de rien, ce qui semblait n’être au début des années 2000 qu’un énième éphémère groupe de pop est devenu une figure quasi incontournable de la scène musicale britannique, réussissant le tour de force de concilier succès commercial et critique. Septième album au compteur pour The Coral avec Distance Inbetween, qui vient combler une longue absence depuis Butterfly House, dernière véritable publication en 2010.
The Coral, toujours en quintette depuis le départ en 2008 de Bill Ryder-Jones qui n’a jamais été véritablement remplacé, ressurgit avec un nouveau guitariste, Paul Molley (ex Zutons) présent dans l’entourage de la bande du leader James Skelly depuis des années. C’est pourtant la section rythmique, inchangée depuis les débuts de la formation, que The Coral a choisi de mettre en avant dans la réalisation de ces nouveaux titres.
Délibérément plus frontal et enregistré dans leur fief de Liverpool dans les conditions du live, Distance Inbetween s’ouvre avec "Connector" et "White Bird", deux titres très cadencés et directs, proches des Arctic Monkeys. "Chasing the tail of a dream" et ses claviers psychédéliques remettent ensuite The Coral sur un terrain plus connu et maîtrisé, celui de la mélodie – on ne vient pas de Liverpool pour rien. Impression confirmée ensuite par des chansons comme "Distance inbetween" ou "She runs the river", subtiles et harmonieuses. Le groupe montre qu'il n’a pas perdu la main et qu’il est toujours capable de sortir des titres immédiats et imparables tel le single "Miss fortune" ou "Beyond the sun".
Deux autres titres quelque peu piqués aux hormones, "Fear Machine" et "Holy Revelation" viendront légèrement baisser la note finale d'un album qui reste malgré tout dans la lignée de ce que ces liverpuldiens savent faire de mieux : des compositions riches en mélodies solides et travaillées et agrémentées de touches d’excentricité et de fantaisie.
Souvent sous côté, c’est peut-être loin des projecteurs que The Coral trouve sa force et conserve sa pertinence et son intérêt. Si Distance Inbetween marque le retour du groupe, ses gènes n’en sont pas modifiés pour autant : pas d’arnaque ici, pas de contrefaçon : le label d’excellence Pop est conservé et mérité haut la main.
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