Spectacle de Grand guignol musical conçu par Florence Andrieu, Flannan Obé et Philippe Brocard, mise en scène de Philippe Lelièvre, avec Florence Andrieu, Flannan Obé et Jeannette Salvador accompagnés au piano par Philippe Brocard.
Après le succès de "L'envers du décor", les comédiens-chanteurs Florence Andrieu et Flannan Obé unissent à nouveau leur plume et leur talent pour recomposer leur duo et concocter un original et réussi spectacle ressortant au théâtre musical et au voyage dans le temps.
Ce temps est celui de la Belle Epoque qui connut simultanément l'essor du cinéma muet, la vogue du mélodrame lyrique et l'âge d'or du théâtre du Grand-Guignol dont ils hybrident les codes dans une parodique et ludique transposition théâtrale truffée de gags et de rebondissements et même d'une incursion dans le music-hall avec un inattendu entracte.
La partition intitulée "Le Crime de l'Orpheline" raconte la sombre histoire d'une jeune orpheline amoureuse d'un séduisant jeune parigot qui doit se résoudre à épouser le prétendant fortuné agréé par son autoritaire tutrice et dont la tentative de suicide avortée va avoir de sombres conséquences.
Elle se déroule dans une chambre de misère avec meubles de guingois pour laquelle Casilda Desazars a puisé dans l’esthétique des décors du cinéma expressionniste, costumes ad hoc de Eymeric François tout comme les lumières de Philippe Sazerat, et dans un rythme trépidant impulsé par la mise en scène du comédien-metteur en scène Philippe Lelièvre qui lui sied particulièrement dès lors qu'elle correspond à la cadence saccadée du début du cinéma.
Flannan Obé en godelureau gominé, et Florence Andrieu, visage de poupée de porcelaine des premières vedettes de cinéma, sont particulièrement expressifs pour assurer le jeu avec pantomime de rigueur.
Quant aux délicieux couplets de leur cru, paroles de l'un, musique de l'autre et arrangements du musicien Philippe Brocard qui les accompagne au piano en direct live à la manière du pianiste de ciné-concert, ils posent évidemment pas de problème d'interprétation ni au baryton ni à la soprano tous deux formés au chant lyrique.
Bien calibré et parfaitement exécuté, ce spectacle hilarant constitue un excellent et roboratif divertissement à déguster sans modération. |