Spectacle jeune public d'après l'oeuvre éponyme de Jacques Prévert interprété par Laurette Lalande et Clémence Vercken.
Avec trois bouts de ficelles, de jolis masques (de girafes ou de chevaux), beaucoup d'humour et de gentillesse, les deux membres fondatrices de la Compagnie Les Jupons Rouges, Laurette Lalande et Clémence Vercken, emportent le jeune public dans le monde du grand Jacques, comme l'appelait son frère Pierre, avec ses "Contes pour enfants pas sages" adaptés par Marie-José Reixach.
Prévert aurait été aux anges : non seulement Laurette et Clémence ne maltraitaient pas les animaux, mais elles traitaient bien ses contes animaliers. A commencer par une version drolatique du Petit Poucet qui rétablit une vérité vraie : il y avait une Autruche dans la forêt. Et quand on sait que l'Autruche - c'est une vérité et non une dénonciation - bouffe de tout... On aura compris que mie de pain ou p'tits cailloux, pour ce volatile, c'est kif-kif ! On ne dira pas comment ça finit, bien entendu...
Après cette "Autruche" toute en fanfreluches, les enfants, de plus de six ans de préférence, découvriront deux charmantes girafes, chanteuses et chorégraphes, histoire de dénoncer le sort que les hommes leur font subir. Eh oui... Prévert est un contestataire. Amis safaristes, vous n'êtes pas les bienvenus !
Pas davantage les pêcheurs au gros pour le troisième moment de la représentation qui s'avère un moment aquatique... avec l'arrivée sur scène d'un "Éléphant de mer". Une bête de poids pas si bête !
Enfin, ou plutôt hélas puisqu'on aimerait découvrir un peu plus d'animaux, on aura le droit à un moment joliment surréaliste avec des chevaux qui vivent sur des îles et dont le destin n'est pas très rigolo, loin s'en faut !
Dans ces quatre courts - et intenses - moments, les deux comédiennes, par ailleurs metteuses en scène d'elles-mêmes, sont toute à leur joie de faire rire les plus petits comme les plus grands.
Spectacle dépaysant, sans chichi, "Contes pour enfants pas sages" bénéficie de leur bonne humeur communicative. Comme elles ne prennent pas les enfants pour des idiots, elles n'ont pas édulcoré Prévert et il le leur rend bien, toujours moderne, toujours insolent, toujours brillant. |