Spectacle conçu et interprété par Maxime d’Aboville.
Après le succès tant critique que publique de la première leçon, "Une leçon d'Histoire de France - De l'An mil à Jeanne d'Arc", qui embrassait les cinq premières siècles du deuxième millénaire, Maxime d'Aboville présente la "Deuxième époque : de 1515 au Roi-Soleil" qui soulève le même enthousiasme et se joue à guichets fermés.
Et ce n'est pas l'Histoire de France telle qu'analysée et décryptée par les historiens et les historicistes, ni la leçon d'histoire, nonobstant la mise en situation dans une salle de classe d'avant mai 68 et les pédagogies constructivistes, avec l'instituteur en blouse grise et les anciennes cartes murales à l'iconographie aujourd'hui désuètes évoquant davantage l'école de Jules Ferry que l'école numérique envisagée pour la rentrée scolaire 2016 qu'il propose de raconter.
.En effet, il a composé "une" leçon d'Histoire de France" en hybridant des essais d'historiens tel Jules Michelet, des chroniques en temps réel comme celles du mémorialiste le duc de Saint-Simon et des extraits d'oeuvres d'auteurs fameux de romans et de pièces historiques dont Alexandre Dumas, Edmond Rostand et Victor Hugo, qui a pour vocation d'être simultanément une partition de jeu théâtrale, une approche vulgarisatrice du fait historique et une galerie de savoureux portraits éclairés par l'anecdote.
Comédien émérite dont chaque prestation est louée depuis 2010 avec "Le journal d'un curé de campagne", récompensé par le Molière 2015 du comédien pour son interprétation dans la pièce "The Servant", Maxime d'Aboville se révèle excellent dans le difficile exercice scénique du conteur.
Conteur passionné qui se laisse prendre au jeu de son propre récit en étant narrateur et acteur incarnant les personnages, il manifeste une énergie et une présence qui n'est pas sans similitude avec celles de Fabrice Luchini, doublées par une certaine ressemblance tant pour le physique que la tessiture et la scansion, d'ailleurs comme lui formé au cours de Jean-Laurent Cochet.
Et il rend indirectement hommage à ce dernier en instillant dans sa partition une fable de La Fontaine, "Le chien et le loup", la fable constituant la base de l'enseignement transmis par le maître, et un extrait d'une des scènes de travail, une scène dite "de révélation" du jeune comédien, celle de "Marion Delorme" de Victor Hugo mettant en scène Louis XIII, Hugo qui compte sans doute parmi ses auteurs de référence tant il est habité par un hugolien souffle épique pour narrer batailles et guerres civiles.
Une manière captivante et divertissante de réviser, et revisiter, l'Histoire de France. |