Pas tout jeune Spoon. Cela fait déjà quelques années que l'on croise périodiquement leur chemin au fil des albums malheureusement difficilement trouvables en France sans doute pour des raisons conjointes de mauvaise distribution et de la faibles quantités des demandes.
Mais aujourd'hui, avec ce Gimme Fiction cela risque enfin de changer.
Tout d'abord parce que Matador, par l'intermédiaire de Beggars, et distribué par Naïve semblent vouloir enfin montrer que ce groupe existe en dehors de ses frontières d'outre atlantique et ensuite parce que cet album est tout bonnement une petite merveille.
Désormais le rock brutal et bruyant de leur début a laissé place depuis quelques temps à des chansons plus arrangées, mélodiques et parfois presque expérimentales et complexes.
Sur ce Gimme Fiction, Spoon se lâche, jouant tour à tour les stars du funk façon Prince sur "I turn my camera on" ou disciple de la brit pop sur "My mathematical mind".
"Was it you" s'essaie même à un (preque) instrumental étonnant, mêlant un beat électro et une basse funky tout au long de 5 minutes hypnotiques.
Bien entendu on retrouve tout de même la patte de Spoon tout au long de ce disque, autant du côté de la voix que de la musique. Tel un labyrinthe, il y a toujours quelque chose à découvrir dans la musique de Spoon.
Même si le groupe revient vers une formule guitare basse batterie (et abandonne un peu les claviers de l'album précédent) il se cache mille trouvailles derrière ces instruments enrichissant des morceaux dont on ne se lasse pas et qui nous font penser au travail de Wilco mêlé à celui de Yo la Tengo.
Britt Daniel, le chanteur nous confiait en interview que si Spoon faisait du punk rock à leur début c'est parce qu'il pensait que c'était le truc le plus cool à faire à ce moment là … à l'écoute de Gimme Fiction, on est ravi qu'il a (un peu) changé d'avis !
Incontournable.
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