La course à la présidentielle 2017 a déjà commencé, Radio Elvis se range aux côtés de Montebourg, éphémère ministre du redressement productif, célèbre pour son port de la marinière. Les voici tous les trois bien remontés sur la pochette des Conquêtes, produisant ce premier album chez PIAS pour le début du mois d'avril.
On pourrait bien entendu railler la productivité du groupe dont on suit les pérégrinations depuis déjà 2 ans et qui sort son premier album seulement aujourd'hui, mais ce serait oublier le chemin parcouru. Après 2 EP en 2014 et 2015, le groupe se voyait souvent comparé à un croisement entre Dominique A, pour l'interprétation de Pierre Guénard, et Noir Désir, pour la boucle d'oreille et les textes poétiques autant qu'abscons.
Sur Les conquêtes, le groupe réussit à prendre ses distances avec ces références pour imposer son propre style. Les dizaines de concerts donnés dans des bars rock mais aussi en première partie de Johnny Hallyday aux Francofolies de La Rochelle, ou avant Noël Gallagher place de la République, a donné naissance, mais aussi de la consistance, à ces textes métaphoriques inspirés par le voyage, physique tout autant que spirituel.
Dans ses chansons rock, où le calme suit la tempête, où l'orage éclate après la chaleur lourde d'après-midi, Radio Elvis a appris à maîtriser les nuances et les ambiances. La production d'Antoine Gaillet (Alex Beaupain, Mademoiselle K, Zombie Zombie...) participe à l'élégance de l'ensemble et à la fluidité de cet album inaugural.
Bien rodés à la scène, Radio Elvis a déjà son contingent de fans qui suit le groupe. Ce disque prouve qu'ils ont passé un cap, livrant ici un ouvrage finement ciselé, comme certaines pièces de joaillerie du bassin Méditerranéen.
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