Loïc Devigne est un pilier de la musique stéphanoise. Un pilier discret mais avec une carte de visite bien remplie pourtant. Caca (sic), H-Trance, Raymonde Howard, Meconium, Silence, il est, selon les projets, musicien, chanteur, auteur, compositeur et parfois tout cela en même temps comme c'est le cas pour son projet actuel : Silence.
Ajoutons à cela que Loïc Devigne est également écrivain (ses ouvrages sortent en partie en auto-édition sur son propre label Brume Productions) et nous aurons une large palette de ses talents.
Biberonné au folk américain, le garçon a comme idole Neil Young, le Velvet Underground ou Nirvana, pour ne citer qu'eux mais l'éventail est bien plus large. On pourrait parler, pour parler de sa musique de Jeffrey Lewis pour le côté lo-fi et do it yourself (c'est mon quota d'anglicismes, laissez-moi tranquille), de Red House Painters pour les mélodies amères et désenchantées qui ont le pouvoir inverse de nous enchanter et de tous ces pourfendeurs de l'âme américains en général qui ont le dont avec pas grand chose de faire beaucoup.
Une voix fragile, une guitare, quelques percussions, a peine de claviers et des mots sont les ingrédients principaux et uniques de Noises, ce premier album de Silence. Des mots d'amour, de désamours, d'espoir et de peine. Mais qu'importe les mots quand l'émotion de l'interprétation raconte déjà presque tout ?
Avec une production minimaliste, Loic Devigne réussit en effet à faire passer ses états d'âme tout au long de ces 12 titres, dont quelques chouettes reprises (REM...) mais aussi dans ses quelques vidéos que l'on trouve sur son site 100% fait maison, on y découvre un Daniel Johnston moderne, sans filtre, un poête et un artiste complet et totalement baigné dans son art, sans faire de compromis.
La folk fragile et touchante de Silence se vit à l'écoute autant qu'il la vit lui-même. On plonge dedans ou on la rejette mais on ne pourra décemment lui accorder de demi-mesure sans offenser son auteur. Un objet rare d'un artisan trop discret.
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.