En découvrant Graham Candy, que je ne connaissais pas, je n’avais fait aucune recherche auparavant, pour ne pas fausser mon jugement. Je ne voulais pas connaître la tête des membres, ni savoir de quel pays ils venaient.

Je lance l’album et je prends une claque monumentale. Un pur moment de douceur. Une voix juste sublime et je me pose cette question : mais qui est cette fille ? Erreur grave vais-je vite découvrir ! Oui, toi lecteur tu te gausses, parce que tu sais, mais moi, je ne savais pas.

Comment qualifier Graham Candy ? Mettre des étiquettes me pose toujours problème. Est-ce pop ? Est-ce autre chose ? Je n’en sais strictement rien. Pas facile de garder son sérieux quand le gaillard s’appelle Candy, qu’il a une voix plutôt haut perchée et quand tu sauras, lecteur, qu’il est apparu dans les Power Rangers (certes, dans son propre rôle de chanteur, mais quand même quoi, les Power Rangers !) et qu’il a été doublure photo pour l’acteur qui incarne Edmund dans Le Monde de Narnia. Là, c’est le bouquet ! Mais il va falloir que tu fasses abstraction de tout cela.

Dès le premier morceau, on est plongé dans une ambiance assez tranquille, sucrée et toute douce. Cette voix dont on ne sait pas si c’est celle d'une fille ou d'un garçon, est apaisante et le titre porte bien son nom, on est à la maison ("Home" pour les réfractaires à la langue de Shakespeare). Ce titre évoque la distance autant physique (Graham Candy vient de Nouvelle-Zélande et s’est exilé à Berlin) qu’abstraite avec sa vie d’avant.

Les choses s’accélèrent quand même par la suite avec un titre presque plus dance que pop. Je sais, ça peut faire peur comme ça, mais c’est assez sympa. "Glowing in the dark" puisque c’est son titre fait vraiment penser à un titre tout droit sorti des années 90.

La suite s’enchaîne assez naturellement avec des titres bien rythmés comme "90 degrees". Toujours cette voix ultra atypique, androgyne. Je n’invente rien, c’est ce qui est écrit dans la plaquette de présentation…

Le gaillard est capable de passer à un morceau presque (oui oui presque, que les puristes ne m’en tiennent pas rigueur) reggae avec "My Wellington" à un phrasé faisant un peu penser à du rap (juste sur le refrain et là encore, que les puristes du style ne m’en tiennent pas rigueur) sur "Kings and Queens".

Les morceaux s’enchaînent et font voyager, c’est rythmé, avec cette voix androgyne, et c’est… sucré (OK, celle-là est facile, je vous le concède). Mais c’est frais. Tout l’album est une belle suite de morceaux qui passe d’un genre à un autre, rythmés comme de la dance à des morceaux acoustiques, comme "Broken Heart", ou encore "Memphis", qui clot magnifiquement cet album, toujours avec cette voix assez atypique (ça, c’est pour dire que c’est un mec avec une voix de fille…).

Pour finir, une petite anecdote. "Back into It" est, je cite "un hymne au travail acharné" et la légende veut que Graham Candy, dans ses années lycée, ait été convoqué dans le bureau du proviseur, qui lui conseilla de suivre les cours car "on a besoin d’un Plan B dans la vie" et qu’il répondit alors : "je n’ai pas besoin d’un Plan B, je vais suivre mon Plan A", d’où le titre de l’album… Ce proviseur l’a soutenu dans son projet, et il faut noter que sur le titre "Home", qui ouvre l’album, le chœur est composé de 30 chanteurs qui viennent de son école d’Auckland.

Pour clôturer cette première chronique d’une, je l’espère, longue série, je dirais que moi l’amateur de rock, je me suis laissé séduire par ce chanteur hors-norme, qui change de ce que l’on entend habituellement. A vous maintenant de vous faire votre propre avis.