Seul en scène écrit et interprété par Geneviève de Kermabon.
Avec "Rosie Bazar", la comédienne et circassienne Geneviève de Kermabon décline à l'identique, tant quant au mode opératoire et à la thématique qu'en la forme, son précédent opus "Sous ma peau".
En effet, après avoir abordé le désir amoureux, en tant qu'agrégat possible du sexe et du sentiment chez l'adulte tel qu'il ressortait notamment de témoignages collectés, elle transpose sur scène des portraits fictionnalisés et des paroles d'adolescents interrogés sur leur rapport à l'amour et au sexe, question qui est entendue sous l'angle factuel de "faire l'amour".
Bien évidemment, la partition qui en résulte ne saurait tendre à l'exhaustivité mais elle dégage les points communs à cette génération du troisième millénaire que sont la précocité réduisant l'enfance comme une peau de chagrin, la première approche de l'acte sexuel à partir du visionnage de films pornographiques et un passage à l'acte qui résulte pas ni d'un choix, ni d'un sentiment mais d'une obligation soumise au regard et au jugement des autres dont les leaders définissent la norme qui elle-même conditionne l'appartenance obligatoire à un groupe.
Geneviève de Kermabon use largement du jeu de marionnettes et de masques de sa confection qui permettent une distanciation ludique pour camper les pré-adolescents dont le personnage-titre, boutiquée comme une "nana" à la Niki de Saint Phalle dont les seins généreux sont matérialisés par des demi-globes terrestres, dans un registre résolument ludique.
Epatante, l'officiante dispense un spectacle à la roborative créativité propre à constituer un opportun prologue dans le cadre du programme d'éducation sexuelle en milieu scolaire. |