De l'importance de l'eau dans l'oeuvre d'Arno. La question mérite d'être posée lorsqu'il interprète en début de concert "Je veux nager" et ferme avec "Les filles du bord de mer" et "Bathroom singer".
Il faut rappeler que l'eau est une substance dangereuse : toutes les personnes décédées depuis le début de l'année (même Bowie, Prince, et même parait-il Lemmy en avaient déjà bu. Il paraît aussi que la plupart des tueurs en série et des terroristes en consommeraient, voire en consomment encore régulièrement).
Mais il n'y a là rien de surprenant. Arno est un homme dangereux. Un rêveur, un utopiste, un héritier des surréalistes, un humaniste, un saltimbanque... Or dans saltimbanque, il y a banque, comme dans l'expression "faire sauter la banque". D'ailleurs, le public applaudit pendant la chanson lorsqu'il arrive au couplet "Je veux vivre dans un monde... où les riches et les pauvres n'existent pas", sur "Je veux vivre", extrait de son récent album Human Incognito. Dangereux type aussi quand il modifie les paroles de "Brussels", extrait de l'album Brussld, pour chanter "Dancing in the streets of Molenbeek / Brussels where they eat sprouts / and raw mussels... L'union fait la force / Après nous les mouches / L'oignon fait la soupe / Vive les moules".
Presque deux heures de concert avec le chanteur belge qui a composé un cocktail molotov composé de 40% de rock, 40% de blues et 20% de chanson. 35 ans de carrière revisités puisque, dès le début du concert, il interprète "Que Pasa" et "Elle adore le Noir" de TC Matic.
Il présente "Lola, etc." par une petite anecdote sur sa grand-mère. "Les hommes pensent qu'ils savent tout. Les femmes elles comprennent tout... Ma grand-mère, elle buvait une bouteille de vin tous les jours. Elle est devenue nonante six ans.", suivi d'une anecdote sur son oncle réincarné en mouette avant de continuer avec "Chanson absurde". Cet homme ne présente pas ses chansons par des formules comme "l'abus d'alcool..." ou "Manger cinq fruits et légumes par jour...", cet homme est dangereux.
Il sait aussi être émouvant sur "La vie est une partouze" ou "Les yeux de ma mère".
Ce "Old motherfucker" va même chanter, et faire chanter le public, sur "Vive ma Liberté" (version fête à la saucisse) à quelques kilomètres seulement de la Place de la République, et alors que l'état d'urgence n'en finit plus de continuer.
Putain, putain. Qu'il était bon ce concert d'Arno ! Ça faisait du bien, du bruit et de l'échange, dans le climat actuel. On est quand même tous des européens.
Avec la mort de Lynch, c'est un pan entier de la pop culture qui disparait, comme ça, sans crier gare. Il reste de toute façon sa discographie qui n'a pas attendu sa mort pour être essentielle. Pour le reste, voici le sommaire. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux !