Comédie policère adaptée d'un roman de Conan Doyle et mise en scène par Nathalie Veneau, avec Julien Vialon, Marc Samuel, Cédrick Lanoë, Pierre-Louis Jozan, Vincent Desprat, Philippe Collin et Nathalie Veneau.
Sherlock Holmes est indémodable, mais il y a des périodes où il est à la mode. C'est ce qui se passe aujourd'hui où le revoilà, accompagné de son fidèle ami le Docteur Watson, qui triomphe sur les petits écrans dans un feuilleton très anglais, sur les grands dans une version décoiffante avec Robert Downey Jr et Jude Law.
Mais les "Holmes" présentés récemment cherchent tous à "moderniser" le mythe éternel de l'enquêteur qui, grâce à un grain de poussière aurait pu sauver la tête du courrier de Lyon.
Dans "La Vallée de la peur", au contraire, Nathalie Veneau a voulu en revenir au "vrai" Sherlock Holmes. D'autant plus vrai qu'il ne s'agit même pas, ici, de s'inspirer de la version cinématographique des années trente, dans laquelle Basil Rathbone a campé pour l'éternité le détective de Baker Street. Pas question, donc, de l'entendre ponctuer ses déductions du fameux "élémentaire, Dr Watson" qui doit tout à Rathbone et rien à Sir Arthur Conan Doyle.
Holmes, sous les traits de Julien Vialon, sera vif et rigoureux, jamais suffisant et surtout fort bien disposé envers son compagnon Watson, qui, narrateur des aventures holmesiennes, n'aura pas, sous les traits subtils et amusés de Marc Samuel, le côté délicieusement nigaud de Nigel Bruce face à Basil Rathbone. Même vis à vis des deux policiers qui vont participer à leur enquête dans un château du Sussex, Holmes-Vialon sera plutôt bien disposé.
Pièce qui devrait ravir les adolescents et les lecteurs puristes de Conan Doyle, "La Vallée de la peur" décrit par le détail la mécanique à déduire de Sherlock Holmes. Elle cherche à illustrer l'enquête peut-être au détriment de l'invention théâtrale.
Quoi que l'on soit en excellente compagnie avec le duo formé par Marc Samuel et Julien Violon, la teneur de leurs déductions rappelle celle d'une partie de "Cluedo", jeu que l'on pourra ressortir après avoir vu ce divertissement sans prétention.
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