Spectacle musical conçu et interprété par Isabelle Georges accompagnée par les musiciens, Frederik Steenbrink, Edouard Pennes et Adrien Sanchez.
C’est le printemps. Toutes les colonnes Morris sont recouvertes d’affiches du spectacle de cette grande femme dominant des hommes minuscules et gauches.
Que l’on se rassure, l’échelle n’est pas respectée, bref, Isabelle Georges remonte sur les planches. La chanteuse, qui évoque à la fois Shirley MacLaine, Julie Andrews et Judy Garland (une de ses idoles) possède un réel métier, belle voix et discipline de fer.
Après divers thèmes (la Comédie musicale américaine, un voyage de Mozart à Gainsbourg) la "meneuse" a choisi, malgré un titre équivoque, de rendre un hommage exclusivement en français à la chanson d’amour, et quoi de plus naturel ?
Dans cet esprit, choisissant de casser son image à la Mary Poppins, elle se dévoile dans "Amour, Amor", s’effeuille, ose des textes verts, exhumant de vieilles ritournelles, alliant "Blanche-neige" et "Les Demoiselles de Rochefort.
Et doute beaucoup de l’amour, des hommes surtout, qu’elle malmène, dans son désenchantement, rabaisse, humilie, sans grand risque, usant de la complicité de trois potaches de talent, qui jouent le jeu sado-maso avec décontraction.
Frédéric Steenbrink joue bien du piano, chante, aussi, Edouard Pennes et Adrien Sanchez enchantent avec saxophone et guitare. L’ensemble manque un peu de lien et d’enchainements mais on se laisse entraîner par le brio de cette grande fille toute simple qui doit plaire aussi aux anglo-saxons.
Et par sa voix, le meilleur d’elle-même, qui mérite vraiment le détour. |