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puce Mises en Capsules 2016 : Comme elles inspirent - Pour en finir avec Zorro - La fille qui a décidé de vivre - Penser qu’on ne pense à rien - I.D.
Ciné 13 Théâtre  (Paris)  mai 2016

Comme elles inspirent Comédie de Raphaële Moussafir, mise en scène de Noémie Elbaz, avec Léna Bréban, Julie Debazac, Elise Diamant, Deborah Grall et Sophie Le Tellier.

Cinq femmes sur scène qu'elles investissent comme s'il agissait de leur club de gym.

Cinq femmes qui sont elles-mêmes, c'est-à-dire les actrices qui incarnent les cinq femmes, mais aussi toutes les autres et surtout, au final, "La" femme, la femme générique, celle qui depuis Eve affronte la vie, la mort, la maternité et l'amour.

Fait de "petits riens", de paroles qui touchent ou agacent, "Comme elles inspirent" se sert du matériel, du "vécu", de ces cinq actrices qui se dévoilent tour à tour.

Le travail de Noémie Elbaz est essentiel pour donner un ton et un sens à ce qui ne pourrait être que confusion et que les réfractaires trouveraient plus dans la logorrhée verbale tirée d'un magazine féminin lambda que dans la fine analyse sociologique.

Si l'on accepte que les cinq comédiennes ne savent pas qu'il y a d'autres femmes de l'autre côté du périphérique, on prendra du plaisir à cette manière astucieuse de faire du "Sex and the city" à la française.

Pour en finir avec Zorro (et autres impostures à démasquer) Seul en scène humoristique écrit et interprété par Camille Chamoux avec la collaboration de Camille Cottin.

Désormais une valeur sûre, Camille Chamoux joue ici un extrait de son prochain "seule en scène". Ceux qui aiment prendront son train-train quotidien pour parole d'évangile et verront son spectacle comme la confirmation qu'elle est désormais une nouvelle grande, dans la lignée de Sylvie Joly et dans la succession de Valérie Lemercier.

Qu'elle se méfie cependant d'un certain parisianisme et d'une connivence avec les dits bobos dont elle se moque gentiment. Il faut, à sa décharge, dire qu'elle a eu l'idée de pénétrer leur monde au moment où ils avaient grand bobo, puisqu'elle raconte avoir emménagé rue de la Fontaine-au-Roi aux alentours du 13 novembre 2015.

Ce sera, dès lors, pour elle l'occasion de nourrir son "Zorro" avec une réflexion sur l'islam dans le 11ème arrondissement, sous la forme d'un "dialogue" avec un vieux bistrotier arabe à qui elle donne la voix d'Anne Roumanoff imitant les vieux bistrotiers arabes.

A l'instar du reste, si l'on n'y voit pas là un exercice de bien-pensance, dans la lignée des chroniqueurs belges de France Inter, on admettra qu'elle écrit fort bien et qu'on ne peut résister à sa drôlerie.

La fille qui a décidé de vivre Coémdie dramatique écrite et mise en scène par Christèle Sabalot-Jungalas, avec Anna Carraud, Léonard Boissier, Wilfried Delvigne et Ruthy Scetbon.

Si le ton général des "Capsules" est plutôt à l'humour, "La fille qui a décidé de vivre" affiche avec un bel aplomb sa singularité morbide. Dans la pièce de Christèle Sabalot-Jungalas règne une totale noirceur et ce qu'elle raconte à demi-mots mais assez explicitement navigue entre le glauque et le crapoteux.

Kimmy, 14 ans, rencontre Mira, un garçon de quelques années plus vieux qu'elle. Mais la maturité n'est pas du côté que l'on croit et ce que Kimmy lui dévoile peu à peu n'a rien à voir avec une enfance heureuse. Au contraire, Kimmy n'est plus que dans l'apparence de l'enfance et ce que son grand-père et son frère lui font vivre l'arrache à tout jamais de toute innocence.

Et pourtant, Mira, le naïf, le candide, lui apporte soudain la possibilité de comprendre que ce qu'elle vit n'est pas une vie normale et qu'il y a une lueur vers un ailleurs.. Ce qui frappe dans "La fille qui a décidé de vivre", c'est le climat et comment Christèle Sabalot-Jungalas le crée immédiatement.

En quelques instants sombres, en quelques mots clairs, s'installe une atmosphère pesante propice à son récit. Elle évite le manichéisme, la surcharge du malheur. Le frère de Kimmy, s'il s'apparente à une brute, n'est pas un Thénardier. Lui aussi ne doit pas savoir ce qu'est l'amour et l'on sent pour sa sœur qu'il martyrise et prostitue un sentiment qui ne peut se définir et qui rajoute encore de l'étrangeté au projet.

Cette œuvre qui tranche marquera. Christèle Sabalot-Jungalas a déjà tout un univers en elle, qui devrait la pousser vers le "fantastique social". Elle sait, par ailleurs, utiliser au mieux les acteurs à qui elle donne matière à rentrer dans des personnages hors-du-commun.

Penser qu’on ne pense à rien, c’est déjà penser quelque chose Comédie écrite et mise en scène par Pierre Bénézit, avec Olivier Broche, Vincent Debost et Anne Girouard.

A la simple lecture de son titre, "Penser qu'on ne pense à rien, c'est déjà penser quelque chose", on se dit que voilà une pièce où l'on verrait bien comme acteur François Morel, Oliver Saladin ou Olivier Broche...

Et c'est gagné ! Le malicieux Olivier Broche est ici comme un poisson dans l'eau. Il nage avec délice dans l'absurde, un absurde à la française qui rappellera les "Diablogues" de Roland Dubillard et certains textes de Topor dits, entre autres, par Claude Piéplu.

En prenant comme héros deux petits monsieurs dignes de Bouvard et de Pécuchet, dont l'activité professionnelle est de fournir, clés en mains, des "conversations" à tous ceux qui ne savent pas quoi se dire, il est évident que Pierre Benézit s'inscrit dans cette famille de pensée loufoque. Comme eux, il sait s'entourer des bons comédiens capables de jouer juste des personnages à côté de la plaque.

Olivier Broche et Vincent Debost ont l'air d'être en couple comique depuis toujours et Anne Girouard ajoute une charmante petite pincée d'incongruité avec sa voix de petit oiseau. En quelques secondes, les choses sont en place et iront jusqu'où elles doivent aller. Une réussite qui mérite de rester en cette forme et d'être jouée avec d'autres textes de cette qualité qui, on le suppose, sont déjà dans les cartons de Pierre Benézit.

I.D.
Comédie de Rasmus Lindberg, mise en scène de Isabelle Mazin, avec Christèle Billault, Anneliese Fromont, Côme Lesage, Sacha Petronijevic, Amélie Prévot, Lucie Reinaudo, Damien Robert, Maud Roulet, Matyas Simon, et la participation de Justine Boschiero, Anaïs Chartreau, Caroline Espargilière, Isabelle Mazin et Alan Sorano.

Avec son nombre pléthorique d'acteurs, c'est à une chorale que fait penser le "casting" d'"I.D." dans la mise en scène d'Isabelle Mazin.

Ecrite en 2009 par le jeune auteur suédois Rasmus Lindberg, "I.D." est une pièce conçue au départ pour trois comédiens, mais qui ne perd pas son sens quand elle est jouée par une bonne dizaine de comédiens, puisque son principe est de parler directement au spectateur, d'en faire le héros d'un spectacle dont l'intrigue évolue tout le temps. Comme une B.D qui se transforme de case en case, "I.D." évolue de mots à mots.

Spectateur de lui-même, le spectateur est emporté par le flot de l'écriture très travaillée de Rasmus Lindberg. C'est la vie, c'est sa vie, qui défile dans ce récitatif qui bifurque sans cesse au gré du hasard des mots, reflet des hasards de l'existence.

La pièce originale dure en principe une heure. On aurait aimé que la version d'Isabelle Mazin soit complète tant elle fonctionne parfaitement. Presque hypnotique, elle paraît ne durer qu'un instant.

On remerciera le Collectif le 3ème État d'avoir mis sur le devant de la scène un auteur nordique prometteur. Lars Noren n'a plus qu'à bien se tenir !

 

Philippe Person         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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