Monologue théâtral écrit et mis en scène par Pierre Notte interprété par Brice Hillairet.
Loin des effets spéciaux de toute sorte, Pierre Notte a décidé pour son dernier spectacle en date, comme pour son précédent (et formidable) "Sur les cendres en avant", de faire confiance avant tout à son texte, au comédien et à l’imagination du spectateur. Une nouvelle fois, c’est la voix de Nicole Croisille qui accueille celui-ci et le met en condition.
Sur scène, Brice Hillairet, le comédien fétiche de Pierre Notte ("La chair des tristes culs", "C’est Noël tant pis", "Sortir de sa mère", "Perdues dans Stockholm") s’habille de dos. Car de vêtement, il en est beaucoup question dans ce monologue et notamment de slips qui semblent rétrécir pour le personnage de cette fable moderne.
Le petit employé terne et sans aspiration mettra un moment pour comprendre que c’est son postérieur qui enfle et le fait bientôt ressembler à une bête de foire. Que va devenir notre homme ? "Ma folle otarie" impose doucement sa petite musique et conduit le spectateur dans un suspense garanti.
Brice Hillairet, de sa voix douce et l’air perpétuellement décalé amène sa fraîcheur et attire instantanément la sympathie du spectateur qui l’accompagne volontiers dans ses rocambolesques péripéties. Les scènes courtes s’enchaînent subtilement (avec l’aide des lumières délicates d’Aron Olah), chacune étant une surprise, mettant le personnage dans d’inextricables et cocasses situations.
L’écriture légère et drôle de Pierre Notte confère à ce conte une tonalité surréaliste et poétique. La métamorphose de celui qui, en acceptant sa différence, se trouve et la fait disparaître est un moment qu’on savoure comme une gourmandise tant le style est élégant et le comédien gracieux.
|