Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Voleur d'histoire
Frédéric Andreï  juin 2016

Réalisé par Frédéric Andréï. France. Comédie dramatique. 1h23 (Sortie le 29 juin 2016). Avec Frédéric Andréï et Hervé Hiolle.

Pour son troisième film, "Voleur d'histoire", Frédéric Andréï, qu'on a scrupule à réduire au petit postier de "Diva" de Jean-Jacques Beineix, s'est clairement mis dans les pas de Joseph L. Mankiewicz.

Ce parrainage énorme, il n'est pas le premier à le chercher, mais il est un des seuls à le mériter. Affirmer, tout de suite, que "Voleur d'histoire" de Frédéric Andréï a le droit de se mesurer au "Limier" du grand Mankiewicz, c'est dire tout l'intérêt du film.

Ce qui ne pourrait être qu'un exercice théorique à deux personnages est, comme chez l'auteur de "Eva" une fantaisie subtile, bourrée de fausses pistes et de chausse-trapes, une manipulation élégante dont on sort sans certitude, sauf d'avoir participé personnellement à un jeu avec son réalisateur et ses acteurs.

Qui est Vincent ? Qui est Pierre ? Qui en sait plus sur l'autre ? Pierre a-t-il acheté Vincent pour le manipuler ou tout ce qui se passe - ou ne se passe pas - est-il le fruit des circonstances ? Qui, des deux, est le "voleur d'histoires" ? Celui qui l'écrit ? Celui qui la suggère ?

On est tellement dans le plaisir sans fin du questionnement qu'on pourrait ne pas en dire plus sur l'enjeu du film et, pire encore, sur son dispositif singulier...

Dans un grand appartement parisien, près de Denfert - ou de l'enfer? -, un écrivain subissant la page blanche engage un "assistant" qu'il paye à s'asseoir dans la pièce d'à côté de sa table de travail. L'un et l'autre se voient. Le premier tape sur son ordinateur pendant un certain nombre d'heures strictement défini, le second est assis, enfoncé, sans rien faire dans un canapé blanc.

Avec si peu d'éléments de départ, "Voleur d'histoire" de Frédéric Andréï est pourtant l'un des scénarios les plus fins que l'on ait pu savourer depuis longtemps. Il réussit, par ailleurs, grâce aux images belles et signifiantes d'Isabelle Texier, à ne jamais paraître comme un exercice littéraire.

Fiction minimaliste peut-être, mais cinéma à coup sûr, "Voleur d'histoire" intrigue de bout en bout car il sait jouer avec ses contraintes, se permet des variations dans les rituels et proposer parfois des échappées dans la rue ou au restaurant.

Face à Vincent-Frédéric Andréï, qui paraît au départ une espèce de semi-clochard à la barbe pas très distingué et qu'on peut soupçonner de penchants alcooliques, Pierre-Hervé Hiolle semble une quasi-caricature d'écrivain, avec ces tics et ces tocs, imbu de sa fonction au point de pouvoir avoir la lubie de croire que son "assistant", assis dans son canapé, "travaille" vraiment pour lui.

Les rapports du duo Vincent-Pierre, que l'on ne soupçonnera jamais - même transversalement - d'être guidés par une "homosexualité latente", sont cependant évolutifs, gagnés parfois par une certaine sensualité, comme dans la scène du "foie gras" ou de la voisine d'en face.

Film d'atmosphère, "Voleur d'histoire" de Frédéric Andréï n'est jamais étouffant ni claustrophobe puisque, on l'a dit, il s'autorise des respirations dans la ville. Mais c'est surtout le travail musical de Michel Magnien qui, retrouvant les échos musicaux de Miles Davis à Lalo Schifrin, donne au film une impulsion jazzy propice aux variations sur un même thème. Il le dispense aussi d'un sentiment de possible angoisse au profit d'une espèce de mystère "cool", pouvant laisser supposer que tout ça, finalement, ne serait qu'une farce nimbée dans un climat "intellectuel" sophistiqué...

Tout cela confirme bien qu'on n'est pas loin du cinéma de Joseph L. Mankiewicz. "Voleur d'histoire" de Frédéric Andréï vaut forcément le déplacement dans le bel appartement bien exposé de Vincent...

 

Philippe Person         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=