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puce My Bloody Valentine : Loveless
Guillaume Belhomme  (Editions Densité)  mars 2016

En novembre prochain, l'album Loveless de My Bloody Valentine fêtera ses 25 ans. 1991. Une autre époque. Spotify, internet, Discogs, Pitchfork n'existaient pas. Quand on habitait hors des grandes villes, quand on écoutait de la musique "pas comme les autres" pour reprendre les termes de Bernard Lenoir, certains disques se méritaient… Trouver un disque de My Bloody Valentine dans une petite ville de province relevait souvent de l'exploit.

J’ai découvert le groupe par le biais d'un cassette prêtée par une amie. Isn't anything devait se trouver sur la face A, Loveless sur la face B. Quelques titres de Ride devaient probablement boucher les trous. A l’époque au lycée, j’écoutais principalement Isn't Anything. Sans pouvoir me l'expliquer, cet album était plus immédiat. Certes, il y a du bruit et de la fureur, mais aussi de belles mélodies pop qui ne se noient pas encore trop dans l'abstraction. D'ailleurs plus tard, j'allais découvrir un versant encore plus pop de My Bloody Valentine avec leur album Ecstasy And Wine. Par contre, Loveless me semblait trop abstrait, insaisissable, éthéré.

Pourtant, pour beaucoup cet album reste l'objet d'un culte déraisonné. Lorsque je me suis finalement converti à Loveless, sur le tard, j'ai appris à apprivoiser et à aimer ce mélange de mélodies, d’expérimentations bizarroïdes, ce son de guitare que j’apparentais à une "roue voilée". C'est un de ces disques que l'on prend littéralement en pleine figure, un peu comme A Love Supreme de Coltrane, ou Pet Sounds des Beach Boys. La déflagration qui suit l'intro de batterie de "Only Shallow", la bizarrerie de l'interlude "Touched", les guitares qui ressemblent à de la lave en fusion sur "Loomer", l'éther mélancolique de "Sometimes", "Soon" sur lequel on pourrait limite danser mais en fait non. Il faut y être préparé.

Pour d'autres, Loveless est une vaste fumisterie, les effets (peu nombreux, au final) seraient un cache-misère, les plus moqueurs iront jusqu'à dire que cela revenait à enregistrer son aspirateur pendant une session de ménage.

Un album qui divise, qui prête à débat. Pourtant, rares sont les parutions sur ce disque qui suscite encore autant de passion. L'Américain Mike McGonigal a fait paraître un volume dans la collection 33 1/3, David Toop en parle très succinctement dans Ocean Of Sound, David Cavanagh dans son livre sur l'histoire du label Création.

Il était donc temps qu’un journaliste français se penche sur le cas Loveless. C’est chose faite avec le nouveau livre de Guillaume Belhomme. Il a collaboré aux Inrockuptibles, Jazz Hot, Mouvement et anime le blog Le son du grisli et a donc décidé de se lancer dans la rédaction d'un livre autour du chef d'oeuvre de Kevin Shields, car on peut sans trop d'hésitations dire que Loveless reste principalement le résultat du cerveau génial mais complexe de Kevin Shields. L'auteur insiste souvent sur ce point dans ce livre.

Guillaume Belhomme avait 15 ans lors de la sortie de Loveless et même s'il a évolué vers d'autres styles musicaux, il écoute encore régulièrement l’album "à la Jazzmaster fuchsia". Ce que l'auteur explique, c'est qu’à chaque écoute, ce disque révèle un nouvel aspect. Elle met en lumière un nouveau détail, de nouvelles subtilités dans le dédale de guitares agencées par Kevin Shields.

L'intérêt de ce livre reste les différents partis pris de Belhomme. Contrairement aux oeuvres déjà existantes, notamment le livre de Mike McGonigal, il évite le syndrome Pitchfork : la narration à la première personne, les anecdotes trop personnelles. Erudit (il cite Boulez, Klee), il mélange habilement essai, prose, anecdotes (les éclaircissements sur les titres de Loveless : "Sometimes", "Soon", "To Here Knows When", comme d’improbables réponses à l'impatience d'Alan Mc Gee désespéré par la procrastination de Shields).

Si le but de l'ouvrage est de se concentrer sur ce qui reste à ce jour le disque le plus vénéré par les fans de shoegaze, Belhomme apporte les éclaircissements nécessaires à la genèse du chef d'oeuvre du groupe (des débuts musicaux poussifs de Kevin Shields, de ses obsessions, caprices, névroses) et démystifie quelques idées reçues autour de l'album.

Ce livre, très informatif et passionant, les subtils numéros d'équilibriste de l'auteur avec les mots et la syntaxe (le dernier chapitre surtout), son érudition permettront aux fans de My Bloody Valentine mais également aux mélomanes curieux de découvrir ou de re-découvrir ce disque immense.

 

A lire sur Froggy's Delight :
La chronique "Défense raisonnée de My Bloody Valentine"

En savoir plus :
Le Blog Le son du grisli
Le site officiel de My Bloody Valentine
Le Facebook de My Bloody Valentine


Julien P.         
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# 26 novembre 2023 : On prépare les cadeaux

C'est bientôt Noël, il est temps de penser aux cadeaux, que ce soit de la musique, de la littérature, des places de théâtres ou au musée, il y a de quoi faire dans notre sélection de la semaine.

Du côté de la musique :

"Gaijin" de YGGL
"Another perfect day" de Motorhead
"Theatre of the absurd presents C'est la vie" de Madness
"Soleils noirs" de Les Marquises
petit coup d'oeil sur Frank Carter & the Rattlesnakes - Heeka - Johnnie Carwash - Venus Worship
"Ivresse de l'aube" de Benda Poupard & Jean-Michel Kim
"25 ans de live" de Babylon Circus
Le podcast de la semaine du Morceau Caché est ici
et toujours :
"Rock warrior" de Babylon Pression
"A nos étés" de Chambre 317
Brasca, Pop Crimes, Caesaria et Daniel Jea dans notre sélection de clips
"Je ne sais que marcher dans la montagne" de Fabien Martin
Un coup d'oeil sur la programmation des 45eme Transmusicales de Rennes
"Step by step" de Gami
"Poulenc: La Voix Humaine, Fiançailles Pour Rire" de Julie Cherrier-Hoffmann, Orchestra Del Teatro La Fenice Di Venezia & Frédéric Chaslin
"Création" de Jultrane Sextet Duplex
"Up, down, aside" de Lame
"Présence lointaine" de Sofya Melikyan
"Do Brasil" de Wilhem Latchoumia

Au théâtre

les nouveautés de la semaine:
"Ruy Blas" au Théâtre de l'Epée de Bois

"L'Islande, entre ciel et texte" au Théâtre d l'Epée de Bois
"Sans faire de bruit" au Théâtre Athénée-Louis Jouvet

"Iliade - Odyssée" au Théâtre de la Croix Rousse à Lyon
et les spectacles déjà à l'affiche de décembre

Expositions :

la grande exposition "Naples à Paris" déclinée en trois visites vidéos commentées dans différents espaces du Musée du Louvre :
les chefs d'oeuvre du Musée Capodimonte
une sélection des oeuvres graphiques du Cabinet des Dessins et des Estampes de Capodimonte
un diaporama in situ de l'expositio parisienne
et les chefs-d’œuvre de la collection De Vito au Musée Granet à Aix--Provence

Lecture avec :

"Hope" de Andrew Ridker
"L'armée rouge" de Jean Lopez
"10 août 1792, la défaite de la monarchie" de Clément Weiss
"Philippe VI, le premier des Valois" de Christelle Balouzat-Loubet
et toujours :
"L'enfant, le peintre et la mer" de François Place (qui fait écho au film de Barbet Schroeder)
"Jour J, bataille de Normandie" de Beoit Rondeau
"Choses dites" de Nancy Huston
"L'une ou l'autre" de Oyinkan Braithwaite
"La maison de la faim" de Dambudzo Marechera
"Les dernières pages" de Robert Goddard
"Métisse, et alors ?" de Patricia Houéfa-Grange
"Yoko Ono" de Julia Kerninon

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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