Réalisé par Roar Uthaug. Norvège. Drame. 1h50 (Sortie le 27 juillet 2016). Avec Kristoffer Joner, Thomas Bo Larsen, Ane Dahl Torp, Fridtjov Såheim, Jonas Hoff Oftebro, Edith Haagenrud-Sande, Arthur Berninget Lado Hadzic.
Au cours des années 1970, le cinéma américain a inventé un nouveau genre, le film-catastrophe.
De "L'aventure du Poséidon" à "Tremblement de terre", en passant par "La Tour infernale", les éléments se déchaînaient autour d'une petite ou grande communauté d'hommes tout entière saisie dans un seul mouvement : celui de sa survie coûte que coûte.
Le filon fut vite exploitée sous toutes ses formes possibles. Il y eut même un film intitulé "Avalanche express" et l'on peut dire que c'est dans cette veine que s'inscrit "The Wave" de Roar Uthaug. Car cette "vague" qui s'abat sur une région, le célèbre fjord de Geiranger à l'ouest de la Norvège, est due à une catastrophe prévue avec certitude, celle qui verra un pan de la montagne se détacher.
Les savants norvégiens anticipent donc que ce puissant glissement de terrain provoquera un énorme tsunami de plus de 80 mètres de haut qui, inéluctablement, engloutira la bourgade de Geiranger. C'est cette catastrophe annoncée qui est décrite avec force détails spectaculaires dans "The Wave" de Roar Uthaug.
Au cœur de la cellule météorologique, Kristian est le parfait héros dans ce suspense efficace qui suit avant tout les déboires de sa petite famille confrontée au surgissement de ce drame inouï.
Pas question pour le réalisateur de se perdre en explications, de donner un sens moral ou métaphysique à ce qui arrive. Contrairement aux films américains emblématiques du genre, "The Wave" n'introduit pas une dimension "colère de Dieu" légitime dans un scénario où l'on craint d'abord et avant tout pour la vie des personnages principaux.
Dans l'eau jusqu'au cou sans que cela soit métaphorique, la famille dispersée et dépassée par les trombes d'eau qui engloutissent tout sur leur passage ne pensent et n'agit que pour trouver comment survivre.
Pur divertissement, "The Wave" de Roar Uthaug fonce droit devant et ne songe aucunement à théoriser puisque son seul but est de "terroriser".
Ce qui advient sur l'écran est plein de sang, de sueur et de larmes. En cette période morose et morbide, "The Wave" est un excellent catalyseur de mauvaises pensées. Ce film efficace, présenté comme "le premier film catastrophe scandinave", ne doit pas être loin d'être aussi le premier film catastrophe européen.
Même s'il faudra être totalement naïf pour ne pas voir poindre très vite le "happy end", on frémira au calvaire de Dun et de son fils Nicolas. Plus exactement, on aimera frémir à leurs côtés dans ce qui est, on le répète une dernière fois, un excellent film pour les vacances. |