Just Crazy Enough
(Membran / Dave Stewart Entertainment) juin 2016
Sarah + Hannah + Eva + Liza = SHEL.
Quatre sœurs ont grandi dans le Colorado, dans un univers hors du commun, quatre sœurs ont appris la musique chacune à sa façon, quatre sœurs ont choisi de se retrouver pour jouer ensemble. Quatre sœurs se sont lancé dans l’aventure et ont été remarquées par Dave Stewart (Eurythmics) qui produit leur deuxième album : Just crazy enough.
Sans avoir entendu le premier album et sans rien savoir de plus, ça donne envie de jeter une oreille, et même de postuler pour en parler dans le webzine des grenouilles. Car dans notre mare, les bons albums sont l’objet d’un combat impitoyable. Je postule donc sur la foi d’une écoute rapide sur YouTube et de ces quelques infos. Je m’attends à recevoir un disque de pop folk alternative, peut-être un peu hippie… et voici qu’un disque en noir et blanc tombe dans ma boîte aux lettres. Tant pis pour le pouvoir des fleurs, j’enfourne la galette.
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Ukulélé. Voix. Harpe. Autres voix, cordes, percussions, mandoline. A priori, pas de surprise. Mais la production est au-dessus de ce à quoi je m’attendais, les sonorités plus variées, les compositions plus riches, plus originales. Je ne sais plus trop si je dois me laisser aller ou freiner des quatre fers devant ce travail à la fois original et commun. J’ai donc emporté le disque avec moi tout l’été, pour voir s’il passerait l’épreuve du temps, s’il deviendrait l’album qui me rappellera ce bel été 2016 quand je serai bien vieux le soir à la chandelle.
Chaque titre arrive avec son caractère, sa belle évidence mélodique qui entre dans la tête, un esprit de rébellion savamment mis en scène et finalement pas si original que ça. J’ai du mal à mettre une chanson en avant tant l’univers est homogène, si parfaitement réalisé et pourtant fin et bien pensé. Force est de constater que, sur la route, au soleil des vacances, ça passe très bien dans l’autoradio. Mais mon été 2015 avait été bercé par "Oh Desire" de Jonathan Jeremiah. Il manque ici la puissance, l’âme, ce je-ne-sais-quoi qui transforme un bon album bien écrit en quelque chose de plus grand encore.
Arrive alors la plage n°8 : "Enter sandman". Reprendre un titre de Metallica, se l’approprier avec des cordes, un piano, des percussions et une belle harmonie vocale, c’est sympa mais c’est un peu LEJ à mon goût. Disons que c’est une bonne idée pour faire des views sur YouTube. On arrive au bout, après un titre bien Nashville et une ballade qui pourrait être belle, forte et sensible. Il est temps de conclure.
[] Stop
Ces quatres sœurs sont talentueuses et livrent un deuxième album taillé pour le succès au même titre que d’autres fratries avant elles. Vous pouvez penser au Corrs, à Hanson ou éventuellement aux Mamas and Papas, secouez bien fort et servez frais. Ca se boit bien, sans taper sur les cheveux, on peut même se resservir, mais c’est un peu trop sucré. J’aurais dû en parler au début de l’été, mais voilà, l’automne arrive. Peut-être que Shel vous apportera un peu de chaleur quand vous regarderez l’eau ruisseler sur la fenêtre, bien installés dans ce pull à col roulé que vous ne pouvez pas vous résoudre à jeter parce qu’il est trop confortable, avec une verveine chaude à la main.
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