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puce Moi, moi & François B.
Théâtre Montparnasse  (Paris)  septembre 2016

Comédie de Clément Gayet, mise en scène de Stéphane Hillel, avec François Berléand, Sébastien Castro, Constance Dollé, Inès Valarcher et Clément Gayet.

François Berléand, dans son propre rôle, attend un taxi en bas de chez lui. Il est en retard pour se rendre au théâtre où il interprète le "Dom Juan" de Molière. Il se répète les vers à haute voix, mais la mémoire lui fait défaut.

Son taxi n'arrive toujours pas, en effet le conducteur a déjà pris la course avec un passager qui disait s'appeler François Berléand. Sa femme lui apporte au pied de l'immeuble le manteau beige qu'il a oublié en partant, or il ne le reconnaît pas car son manteau beige est en fait gris.

Hélant un taxi à la volée, il s'endort sur le siège à l'arrière du véhicule, et se réveille dans une agence de voyage sans portes ni fenêtres, en compagnie d'un jeune auteur Vincent.

"Moi, moi & François B." est la première pièce de Clément Gayet présentée sur les planches. Après avoir écrit une pièce pour laquelle il avait songé à François Berléand comme interprète principal, il décide de joindre à son manuscrit une lettre sous forme de dialogue entre lui et l'acteur. C'est finalement cette lettre, qu'il trouve plus réussie que le texte de la pièce qu'il vient de terminer, qui servira d'ébauche à "Moi, Moi & François B.".

L'un des principaux intérêts de cette comédie est d'observer François Berléand jouer à être un autre lui-même. "Est-il ou n'est-il pas lui-même ?" est la question absurde qui sous-tend toute la pièce. Cette question renvoie aussi à ce qu'est la notion d'acteur : Jouer, est-ce être quelqu'un d'autre ou est-ce être un différent soi-même? S'agit-il d'être naturel, voire "de ne rien faire", ou de travailler la posture et le langage? Enfin, Arditi pourrait-il interpréter François Berléand ?

Le texte de Clément Gayet ne cherche pas à résoudre ces questions, mais son questionnement sert de trame à cette histoire absurde et ingénieusement piégée de chausses-trappes.

La mise en scène de Stéphane Hillel consiste d'abord à insister sur le naturel alors que les acteurs sont plongés dans une situation absolument incroyable. Légère, fluide, sa direction d'acteur appuie sur les tics et expressions des comédiens tels que que le spectateur les connaît, c'est-à-dire en situation de promotion de leurs pièces ou films précédents.

François Berléand ou Sébastien Castro sont donc tels qu'on a pu les voir sur les plateaux des émissions d'infotainment à la télévision. Or être en promotion consiste, là encore, en un autre rôle. François Berléand joue donc un François Berléand un peu bougon, voire blasé, mais à la lueur malicieuse au coin de l’œil que les téléspectateurs connaissent.

Sébastien Castro, vu dans de nombreux films ou au théâtre dans "Amour et Chipolatas", "Mission Florimont" ou encore "Le vison voyageur", conserve le ton précieux qu'il adoptait dans son one-man show "Toutes mes condoléances".

La riche carrière de Constance Dollé, essentiellement identifiée par les spectateurs par ses rôles à la télévision dans des registres souvent différents, lui offre, paradoxalement, une aire de jeu plus ample que celle de ses camarades. Elle va donc apparaître tour à tour soucieuse, séductrice ou enthousiaste mais toujours avec autant d'aisance.

Enfin, dans un rôle lunaire et poétique, Inès Valarcher offre une performance inattendue et drôle qui renvoie à une des clés possibles d'interprétation de la pièce, à savoir le personnage de la danseuse chez Picasso et donc à la période du surréalisme et de l'extension de la psychanalyse. Cette impression est d'ailleurs renforcée par les décors d'Edouard Laug.

On peut aussi avoir, de cette pièce, une approche plus pop, qui renverrait à la série "Le Prisonnier", au dernier épisode de "Twin Peaks" ou encore au récent "Mr. Robot", mais dans un registre comique.

Malgré parfois quelques baisses de rythme, Clément Gayet signe donc une des comédies les plus intrigantes de cette rentrée théâtrale, servie par d'excellents acteurs pleins d'autodérision.

 

Laurent Coudol         
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