Vendredi 3 juin 2005 : Ce soir les cuirs serrés à l'entrejambe et la transpiration moite sont à l'honneur. Rendez-vous était donc pris de longue date pour accueillir The Kills pour leur unique date à Paris.
Il est 19h30 et les portes de la Cigale s'entrouvrent lentement pour laisser s'infiltrer les derniers renégats parisiens encore prêts à dégrader leurs acouphènes au son des guitares hurlantes. Identité des criminels : The Kills. Motif de l'inculpation : Un deuxième album abrasif (No Wow) du meilleur calibre, un rock rongé jusqu'à l'os et des victimes consentantes.
Oublions les bourgeons pas encore éclos de la première partie Nelson, qui nous donne le temps de scruter la salle et son public. Le spectacle est évidemment ailleurs, et l'attente interminable. La tension monte, les gens se lèvent, les verres se remplissent et les cigarettes brûlent d'impatience.
L'apparition du duo confirme ce que l'on supposait déjà : Les deux compères transpirent la sexualité et l'envie d'en découdre avec un public d'ores et déjà acquis à leur cause. Noble cause que de défendre un album aussi festif et dansant.
Les hostilités débutent donc avec un "No wow" démoniaque à souhait. Chose certaine, nous sommes bien en présence du duo rock de l'année 2005 (N'en déplaise aux Bandes Blanches de Jack White..).
Dingue à quel point The Kills parvient à remplir l'espace à l'aide d'une beatbox et d'une guitare… Les titres s'enchaînent, reprenant le meilleur des deux albums ("Dead road 7", "Superstition", "Murdermile"…) et l'impression se confirme sur "The good ones" : The Kills dépassent le mur du son haut la main, emmenés par une chanteuse possédée miaulant et minaudant ses incitations à la débauche. Les micros s'embrassent le temps d'un duo équivoque ("I hate the way you love") et le groupe embrase le public d'un seul accord, forcément mineur.
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