Petite inquiétude avec une courte averse pour le début de cette 4ème journée dans les C ôtes d'armor pour la 22ème édition d'Art Rock. Un long week end en Bretagne sans pluie pendant les concerts ? serait-ce possible ?
Les Bretons de Santa Cruz ouvrent le bal au Village avec leur rock américain. Aucune fausse note, l'ambiance est mise, on navigue entre des plaines désertiques et un vieux saloon défraichi. Efficace et très classe !
Leur concert n'est pas terminé qu'une longue file d'attente se forme pour entrer à la Passerelle qui affiche complet pour la première fois du week end. Le Big Art Group et Camille sont à l'affiche.
Le programme de la journée ayant été quelque peu modifié, il faudra attendre 17h et la fin de l'étonnante prestation du Big Art Group pour voir la jeune artiste monter sur la petite scène du forum dans sa jolie robe blanche. Aucun doute, Camille a un don pour tenir et fasciner son public.
La salle est pleine à craquer et un fil, clin d'oeil, est tendu entre le public et la scène. S'ensuivent une série de chansons drôles, de mimiques, de bruitages, de jeu avec le public. Camille s'amuse et amuse. Toute la salle est conquise par tant d'originalité et, entre deux éclats de rire, les spectateurs savourent le spectacle.
C'est sur les sons ravageurs de X-Makeena en concert gratuit qu'une partie du public commence à se diriger vers la grande place pour voir les têtes d'affiche de la soirée.
Tout commence par Naçao Zumbi, annoncé comme un mélange de musique brésilienne et de punk. Et effectivement, le mix qu'on pourrait penser improbable tient la route sur scène et on retrouve derrière les lunettes du chanteur et les immenses rouflaquettes du bassiste les sonorités des deux mondes pour un concert plein de puissance entre guitare energique et cuivres flamboyants.
Stephan Eicher s’ennuyait. Ses musiciens et amis partis, il décide de ne pas rester seul dans sa chambre mais de remonter sur scène pour s’y exprimer, seul, comme bon lui semble, au grè de ses "fabulations"» .
C’est donc avec sa guitare et son Mac qu’il débarque en ce dimanche après-midi nuageux à Saint-Brieuc. Oui, pas vraiment seul puisque nombre de samples et rythmes sont préparés. Orchestre de cordes, ou rythmes techno selon les titres, accompagnent notre solitaire.
Stephan Eicher revisite tout son répertoire selon l’inspiration de l’instant. Ces impros parfois étranges dérangent certains mais le public de Art Rock sait apprécier ce genre de performance, à la limite de la création contemporaine expérimentale. De la grande musique ? Peut être pas, un grand musicien ? sans aucun doute, qui laisse tomber les inspirations Rock et punk de sa jeunesse à une époque où pourtant elles auraient pu le mieux le servir !
Yann Tiersen est très attendu. Son nouvel album à peine sorti, il revient sur les routes avec un nouveau spectacle assez eloigné de ses dernières prestations. Exit l'Amélie Poulain qui lui a un peu trop collé à la peau et retour au rock.
La formation est classique, guitare basse batterie, agrementée par des ondes Martenot et bien sûr les différents instruments habituels de l'artiste. Après un démarrage calme, place à la tempête. Tiersen revisite ses derniers morceaux de la manière forte alternant séquences douces et murs de son destructeurs. Du Mogwai breton en somme.
Et de quoi laisser pantois les premiers rangs qui s'attendaient peut être à de jolies ritournelles au glockenspiel. En guise de dernier rappel, Tiersen se laisse aller à une reprise d'Eliott Smith et termine ce concert en beauté sous les cris du public admiratif.
Le mauvais moment de la soirée arrive. Sous les cris du public désireux de continuer avec le mutli-instrumentiste breton, Jean-Michel Boinet, président du festival, arrive sur scène pour annoncer, après un message de soutien pour Florence Aubenas et Hussein Hannoun, que le concert de Morcheeba doit être annulé. La nouvelle chanteuse est malade et ne peut pas se produire sur scène. Déception dans les rangs des fans et incompréhension de certains devant cette annonce tardive.
DJ Dolores et sa chanteuse remplaceront au pied levé la tête d'affiche pour un concert rythmé mais avec un petit goût amer.
Dommage pour cette petite fausse note imprévue en toute fin de ce festival qui, une fois encore, aura tenu toutes ses promesses, mélangeant art et musique, musique et art, cinéma et rock pour le plus grand plaisir de près de 30000 personnes.
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