Fatals Picards Country Club
(Adone / Verycords) octobre 2016
Les Fatals Picards nous invitent à rejoindre leur club. Au programme, activités en tout genre : plage, excursion dans le Jura, après-midi à la fête de l’école et, si vous avez de la chance, un petit tour au Reich des licornes. Rien ne sera oublié au cours de cette animation musicale.
Mais de quel club s’agit-il ? En tout cas beaucoup de fans y ont adhéré au regard du succès du deuxième crowdfunding organisé par le groupe : pas moins de 93.000 euros récoltés pour l’enregistrement et la promotion de ce huitième album studio.
Dans une veine rock toujours plus présente depuis deux albums, les Fatals sont fidèles à leur style éclectique et nous livrent des morceaux très variés. Du punk rock à la chanson de variété en passant par le zouk et l’electro-porn, il y en a pour tous les goûts.
Il y a d’abord le club Mickey. Les Fatals se sont installés à la plage le temps d’une reprise de Niagara. Si les couplets sont proches de l’original, le refrain risque de surprendre les puristes. "L’amour à la plage" devient soudain très énergique. Mais la plage, c’est aussi le sable du Qatar que retournent des ouvriers harassés pour construire un stade climatisé. La preuve que, dans ce monde, il y a toujours ceux qui tiennent le revolver et ceux qui creusent. "Tais-toi et creuse", titre de la chanson au refrain entêtant est aussi réaction ironique face à l’absurdité de ce mondial.
Autre club, celui des chanteurs perdus. Enfin certains auraient sans doute préféré être oubliés et se demandent "Pourquoi ?" tandis que "Le Chanteur de variété" affronte les salles vides. Le premier titre est caustique : "Pour un Envole-moi, combien de crashs vocaux ?". Le second au contraire évoque avec plus de compassion, voire de la tendresse le quotidien d’un artiste has-been.
L’album est organisé, on le voit, sur un principe de dualité. Les chansons les plus rocks - hard-rock pour "Le Reich des Licornes" - traitent en réalité de thématiques quotidiennes : la quête désespérée d’un magnet, un drapeau breton dans une foule, un accoudoir qu’on a du mal à partager, une fête de l’école apocalyptique. Au contraire, des morceaux en apparence plus légers traitent de sujets bien plus sérieux comme l’exploitation ou la dictature. On retrouve bien là la marque de fabrique des Fatals Picards.
L’album innove plutôt dans la multiplication de chansons plus narratives, entrecoupées d’intermèdes comiques qui se substituent aux habituelles pistes cachées. La voix de Jean-Marc nous entraîne dans les sous-sols du club libertin, Paul nous fait part de son désarrois pendant "La Fête de l’école". Surtout, les quatre membres du groupe unissent leur voix sur une chanson de Noël assez inhabituelle.
Mais n’oublions pas le club le plus important de tous, le seul qui fasse trembler Poutine, le seul qui puisse triompher de la famine et auquel les Fatals ont adhéré depuis des années : Bernard Lavilliers !
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